Chirurgie contre le cancer bronchique
« Lorsqu’elle est possible, l’ablation chirurgicale reste adaptée pour les cancers localisés, non à petites cellules, soit environ 20 % des cas », indique le Dr Girard.
Depuis cinq ans, l’Institut mutualiste Montsouris pratique la lobectomie par thoracoscopie, sans ouverture du thorax, qui permet de réduire les douleurs postopératoires et la durée de séjour à l’hôpital.
Chimio et rayons pour traiter le cancer du poumon
Comme l’opération n’est pas toujours indiquée, la chimiothérapie et la radiothérapie ont toutes deux leur place dans l’arsenal thérapeutique.
À côté de la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité mise au point à l’Institut Curie, ultraprécise car elle tient compte des mouvements de la respiration, l’autre grand progrès est la radiothérapie stéréotaxique, ou radiochirurgie.
« Utilisée chez des patients qui ont de petites tumeurs, inopérables pour raison médicale (problèmes cardio-vasculaires…), ou en traitement curatif lorsque nous n’avons pas d’autre alternative, le rayonnement frappe la région affectée après avoir calculé avec la plus grande précision les différents angles et directions », explique le Dr Cécile Le Péchoux, radiothérapeute à l’Institut Gustave-Roussy.
Avantages? L’administration de fortes doses en un nombre limité de séances, de 3 à 12, et d’aussi bons résultats qu’avec la chirurgie.
La révolution des thérapies ciblées : des traitements du cancer du poumon à la carte
Grâce à une biopsie, ou à un simple test sanguin, « on analyse les tumeurs selon leurs anomalies moléculaires (EGFR, KRAS, ALK, et bientôt les nouveaux venus RET et ROS) pour proposer un traitement à la carte aux patients, qui, en s’opposant aux facteurs de croissance, permet de contenir la maladie », explique le Dr Benjamin Besse, oncopneumologue à l’IGR.
Cela permet même « d’obtenir des rémissions spectaculaires chez certains », précise le même interlocuteur.
L’immunothérapie pour le traitement du cancer du poumon
Une nouvelle voie serait en train de s’ouvrir avec l’immunothérapie grâce aux anticorps PD1 et anti-PDL1, qui activent le propre système immunitaire du patient.
Pour le Pr Gérard Zalcmann, pneumologue au CHU de Caen, « ce sont autant de ‘‘petits pas’’ qui s’additionnent et finiront par transformer le pronostic, faisant de cette maladie aiguë une maladie chronique d’ici dix ans ».
Céline Dufranc