Comment ça marche ?
Vous êtes isolé(e) dans une salle, la partie du corps à traiter est dénudée. Des rayons X, des électrons ou plus rarement des protons sont émis par un appareil à accélérateur de particules vers la zone à traiter. Les cellules cancéreuses, ne sachant pas réparer les lésions causées par la radiothérapie, meurent – alors que les cellules saines ont la capacité de se réparer.
Est-ce douloureux ?
Non. Le patient ne sent rien durant le traitement.
La radiothérapie est-elle fréquente dans le traitement de cancers ?
Oui, on y a recours dans 70 % des cas. C’est un traitement local soit exclusif, soit qui vient en complément de la chirurgie. L’usage de la radiothérapie fait baisser de 70 à 80 % le taux de récidive locale dans le cancer du sein, par exemple.
À quel moment du traitement propose-t-on la radiothérapie ?
C’est variable. Elle peut vous être prescrite comme traitement curatif (pour détruire la tumeur lorsque celle-ci n’est pas opérable), comme traitement adjuvant (pour détruire la maladie microscopique – non détectable), comme traitement palliatif (pour atténuer la douleur).
Comment être sûr que les rayons ciblent le « bon endroit » ?
Grâce au centrage, qui définit la zone à irradier. Une fois le patient ou la patiente installé(e) sur une table, le radiothérapeute délimite les faisceaux d’irradiation, c’est-à-dire les zones par lesquelles les rayons vont pénétrer, en dessinant des points de tatouage sur votre peau. Ensuite, on réalise des radiographies ainsi que des relevés de contour sur une feuille de papier (radiothérapie 2D) ou par coupes avec le scanner (radiothérapie 3D).
Comment détermine-t-on la dose de rayons ?
Grâce à la dosimétrie, les médecins radiothérapeutes et les physiciens déterminent exactement la dose totale qui est nécessaire dans la région à traiter. L’administration des rayons est effectuée à une dose fractionnée et identique, chaque jour, pour laisser le temps aux cellules saines de se réparer entre deux séances.
Combien faut-il de séances pour un traitement complet ?
En règle générale, le traitement dure de cinq à sept semaines à raison de quatre à cinq séances par semaine (de deux à trois minutes chacune). Le nombre de séances peut être beaucoup plus restreint si la radiothérapie est condensée (de fortes doses en une semaine). La date précise de fin de traitement ne peut être donnée à l’avance: elle dépend de la réaction de chacun et de chacune.
Ce traitement ne rend-il pas le patient « radioactif » ?
Non ! La radiothérapie ne rend pas radioactif. Seule la zone malade est irradiée, les rayons traversent le corps mais ne restent pas à l’intérieur. Il n’y a donc pas de danger pour l’entourage.
Quels sont les effets secondaires de la radiothérapie ?
Ils sont variables selon les patients, le volume du tissu irradié, la localisation de la tumeur et la dose de rayons administrés. Ils peuvent être immédiats ou survenir tardivement. Certains ne ressentiront aucun effet secondaire alors que, chez d’autres, une rougeur plus ou moins intense de la peau traitée pourra apparaître au bout de trois ou quatre semaines. Les autres effets secondaires varient en fonction de la zone irradiée: maux de tête ou vomissements et perte de cheveux si l’on cible le crâne, difficultés à avaler pour la gorge et le cou, douleurs de l’œsophage s’il s’agit du thorax, nausées, diarrhées ou douleurs abdominales pour l’abdomen.
Y a-t-il des solutions efficaces contre ces effets secondaires ?
Avant tout, il ne faut rien appliquer sans avis médical. Pour protéger la peau, évitez le soleil ou le port de tissu synthétique sur la zone traitée ainsi que parfums, déodorants ou cosmétiques. En cas d’irradiation de la bouche, votre dentiste vous conseillera le port de gouttières fluorées et des bains de bouche fluorés. En fonction des symptômes, on pourra adapter votre régime alimentaire (éviter les mets acides, épicés ainsi que l’alcool et le tabac, faire des repas légers et fractionnés) et vous prescrire des antiacides, des médicaments pour éviter de vomir ou des antidiarrhéiques.
Qu’est-ce que la curiethérapie?
C’est une radiothérapie par voie interne consistant à implanter, durant trois à cinq jours, une source radioactive (sous forme de billes, de grains ou de fils) directement dans la zone à traiter (utérus, bouche, lèvre, sein). Pendant la période de traitement, le patient est isolé dans une chambre protégée par des parois de plomb. La source étant retirée lorsque l’on quitte l’hôpital, plus aucune radioactivité n’est libérée.
Dr Céline Bourgier, chef du service de radiothérapie à l’institut Gustave-Roussy de Villejuif