Vous avez l’impression de moins bien dormir depuis que vous êtes en traitement ?
Logique. « Troubles du sommeil et fatigue s’aggravent pendant la chimiothérapie, indique le Dr Brigitte Costa, oncologue à l’institut Jean-Godinot, à Reims. Difficulté à s’endormir ou à rester endormi, réveils nocturnes fréquents et prolongés sont notés chez 30 à 75 % des patients. Un taux environ deux fois supérieur à celui de la population générale. Or, la fatigue dont les patients se plaignent dans la journée est directement liée au cycle veille-sommeil, ainsi qu’à la qualité et à la quantité du sommeil. Si l’angoisse, l’anxiété ou la dépression en sont les principales causes, la présence de médicaments excitants, comme les corticoïdes (à visée antiémétique), ainsi que d’autres symptômes insomniants liés à la maladie et aux traitements (douleurs, bouffées de chaleur…) sont à rechercher et à traiter. »
« Des troubles du sommeil deux fois supérieurs à celui de la population générale »
Sa méthode ? Avoir une alimentation équilibrée (1), éviter les excitants (alcool, café…), les repas trop lourds le soir, et surtout pratiquer une activité physique adaptée, dont les études montrent qu’elle réduit la fréquence des troubles du sommeil. Ses chouchous ? La marche (idéalement nordique), à pratiquer au moins deux heures avant de se coucher, et quelques exercices de yoga. Dans sa boîte à outils figurent également l’homéopathie et la phytothérapie, mais aussi l’acupuncture, la musique douce (2), la relaxation, la méditation.
Si l’on peut zapper les somnifères, « c’est mieux », reconnaît le Dr Virginie Bayon, chef de clinique au Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu, à Paris. Mais si les troubles sont un véritable handicap, ou s’ils sont anciens, on ne s’interdit rien. Sa stratégie ? « Avec l’accord de l’oncologue, on commence par des plantes comme la passiflore, la valériane… avant d’envisager la mélatonine de synthèse, les somnifères, ou les anxiolytiques. En cas de troubles sévères, il est recommandé de consulter un centre du sommeil (3). » Mais, en attendant, nous aussi vous guidons vers Morphée… Retrouvez nos 6 pistes pour rejoindre Morphée.
Céline Dufranc
(1) Lorsque l’on est en surpoids, le risque d’insomnie augmente de 43 %. Enquête INSV/MGEN « Sommeil et nutrition »
(2) Anti-Insomnie
(3) La SFRMS (Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil)
A LIRE
« Eloge du sommeil à l’usage de ceux qui l’ont perdu », de Damien Léger (Seuil)
« Dormez, le programme complet pour en finir avec l’insomnie », du Dr Patrick Lemoine, Hachette Bien-être
« Les 100 idées reçues qui vous empêchent d’aller bien », de Alexandra Dalu (Leducs Editions)