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Fuites urinaires : Oups !

{{ config.mag.article.published }} 27 juin 2016

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Pas eu le temps de foncer aux toilettes ? La faute à ces traitements qui n’ont pas seulement sapé votre moral.

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Vous connaissez Kate Winslet, celle qui hurle à Leonardo Di Caprio : « Jack, je vole ! » à la proue du Titanic ? L’actrice oscarisée souffre de fuites urinaires. Elle s’en est ouverte à la télévision britannique, dans le « Graham Norton Show ». Après trois grossesses, la glamoureuse quadra a expliqué qu’elle ne pouvait plus sauter sur un trampoline avec ses enfants sans risquer d’être débordée… Même chose pour Julie Walters, la maman de Ron Weasley dans Harry Potter. L’actrice de 65 ans a raconté qu’elle aussi avait dû sauter, pour les besoins d’un tournage publicitaire, et que l’expérience s’était transformée en supplice !

Vous voyez, vous n’êtes pas la seule. Plus de 3 millions de Français – hommes, femmes, jeunes et moins jeunes – sont concernés. Au point que l’incontinence urinaire est devenue un enjeu de santé publique (sphere-sante.com). Pourtant, seulement un tiers des personnes touchées consulte. Pourquoi si peu ? Par honte souvent et, pour les plus âgées, spécialement les femmes, croyance en une certaine « fatalité ». Comme si grossesses, accouchements et ménopause sapaient nécessairement l’étanchéité intime. Et menaient tout droit à la couche à perpétuité…

L’omerta

Au Japon, d’ailleurs, où plus de 20 % des habitants ont passé 65 ans, les ventes de « garnitures » pour adultes explosent. D’ici à 2020, elles dépasseront celles des couches pour bébés. Une aubaine pour les fabricants. Car, en moyenne, les couches seniors se vendent deux fois et demie plus cher que leurs équivalents premiers âges. Changes complets, slips, protections anatomiques, culottes jetables, maillots de bain… La gamme des réjouissances, disponible en pharmacie, dans les grandes surfaces, sur Internet, est infinie. Et ses heureux bénéficiaires toujours plus nombreux. Car certains malades de cancer viennent grossir les rangs des impénitents incontinents. Spécialement les femmes, encore une fois… Toutes ravies, si l’on en croit un célèbre spot publicitaire, de danser entre copines en étant bien garnies.

Mais qui trouve normal qu’une femme porte une couche ? Pas Nathalie Savariaud, présidente de l’association Life is rose. À 35 ans et après un cancer du sein suivi d’une hystérectomie élargie, la jeune femme a appris qu’elle aurait les plus grandes difficultés à se retenir. Ses médecins, affirme-t-elle, avaient « oublié » de l’avertir… « C’est le genre de truc dont personne ne vous parle ! Et quand vous demandez aux médecins pourquoi ils ne vous préviennent pas, ils vous répondent : “Si on vous disait tout, vous n’accepteriez même pas qu’on vous traite.” Tout ça sous prétexte que psychologiquement on gère plus facilement les choses quand on les découvre par soi-même… »

Check-list

Myriam Dubuc, psychologue à l’Institut de cancérologie de Lorraine, tempère : « Les médecins dans leur grande majorité préviennent… Mais les patientes n’entendent pas toujours ! » Difficile, c’est vrai, d’intégrer un « handicap » de plus à la litanie des traitements longs, violents et souvent douloureux que l’on connaît.

Nathalie, elle, savait pour la ménopause brutale et son cortège d’effets secondaires : changement de flore vaginale, sécheresse, moins bonne trophicité des tissus vaginaux et périvaginaux. Mais « cela ne bouleverse pas fondamentalement mon quotidien. Il suffit d’avoir les bonnes crèmes ! » plaisante-t-elle. En revanche, devoir se rendre régulièrement aux toilettes sans en avoir aucune envie, juste « au cas où », elle n’y était vraiment pas préparée… Sa parade ? Une check-list qu’elle applique au quotidien : repérer les toilettes partout où elle arrive. Trouver la juste quantité d’eau à avaler pour maintenir le niveau d’hydratation nécessaire à la bonne assimilation des médicaments sans craindre l’inondation. Spécialement au bureau ou en voyage. Contraignant, certes, mais c’est à ce prix-là qu’elle réussit à éviter l’usage des couches, qu’elle abhorre.

La honte

Le Dr Françoise Soffray, gynécologue et chirurgienne, reçoit régulièrement à son cabinet des jeunes femmes frappées d’incontinence urinaire et qui, comme Nathalie, essaient d’adapter leur quotidien à ce handicap silencieux : « Les patientes qui souffrent de fuites urinaires n’osent pas en parler ! Elles ont honte. Elles multiplient les expédients pour “vivre avec” mais souvent réduisent considérablement leur périmètre de liberté ! Elles abandonnent le sport, réduisent leur temps de marche, cessent d’aller danser. C’est triste et absurde, car il existe aujourd’hui des solutions vraiment efficaces (lire notre article « Fuites urinaires : c’est quoi tout ça »). » Le premier pas vers la continence urinaire ? Libérer la parole…

Pourquoi plus les femmes ?

Les organes féminins ressemblent à un sac à main plein qui se présenterait le fond vers le haut et l’ouverture vers le bas… Erreur de conception ? Initialement non, pas quand nos ancêtres hominidés marchaient à quatre pattes. Mais quand nous nous sommes relevés, le vagin s’est retrouvé au bas de la cavité abdominale, orienté vers l’avant et formant un angle avec l’utérus, orienté vers l’arrière – angle au creux duquel se niche la vessie, qui, grâce au tonus des muscles qui l’environnent, notamment les muscles de soutènement du petit bassin (releveurs), est censée assurer la fermeture de cette apparente zone de faiblesse. Grossesses, accouchements, atrophie des tissus du fait de la carence hormonale après la ménopause, âge, variabilité de tonus musculaire suivant les individus, traitements peuvent hélas provoquer irritations et « descente des organes ». En cas de toux, la pression s’exerce alors sur la seule vessie.
Le sphincter ne peut y faire face et c’est la fuite…

Muriele Charlet Dreyfus


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Emilie Groyer

Docteur en biologie, journaliste scientifique et rédactrice en chef du site web de Rose magazine

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