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Accès aux essais cliniques : guérir comme par hasard ?

Les essais précoces intègrent des patients qui doivent tous remplir les mêmes critères, puis sont tirés au sort. Une sélection très mal vécue par les « exclus ».

À 40 ans, Charlotte a déjà traversé un premier cancer du sein. Avant de devoir affronter une récidive avec des métastases : « Mon oncologue m’a proposé de participer à un essai clinique. La première phase consistait à rechercher 8 anomalies génétiques “ciblables” par de nouveaux traitements. Pendant la 2ème phase, si une cible était identifiée, vous étiez tiré au sort pour recevoir soit un traitement ciblé, soit du Xeloda [nom de marque d’une chimiothérapie à base de capecitabine, un traitement standard dans cette situation, NDLR]. Et si aucune cible n’était trouvée, vous receviez soit une immunothérapie, soit du Xeloda. J’ai été choquée par ce tirage au sort : comment peut-on tirer au sort des vies humaines ? Avec tout ce qu’on entend sur l’efficacité des immunothérapies et des traitements ciblés, je voulais absolument en bénéficier ! J’ai donc accepté de participer.

Pendant la première phase, j’ai reçu du Xeloda, qui devait stabiliser les métastases. Mais ça n’a pas marché sur moi. Mon oncologue m’a donc annoncé que je ne pouvais plus participer à l’essai clinique. Là, j’étais sidérée : parce que le traitement standard ne fonctionnait pas sur moi, parce que j’allais plus mal, je n’avais plus droit à rien ? Depuis, j’ai mieux compris. J’ai compris que je ne voyais que le caractère aléatoire du tirage au sort et pas celui d’un traitement nouveau aux effets mal connus. J’ai compris que, dans l’essai, j’aurais risqué de recevoir du Xeloda, alors que si je le quittais on allait me proposer un autre traitement. »

Le témoignage de Charlotte est révélateur de la situation psychologique dans laquelle se trouvent les patients qui décident, ou non, de participer à un essai clinique, puis qui sont intégrés, ou non, et enfin qui reçoivent, ou non, un traitement expérimental, synonyme pour eux d’immense – et dans certains cas dernier – espoir… Mais il montre aussi à quel point les explications et l’accompagnement sont nécessaires.

Pourtant, tous les renseignements sont normalement donnés au patient candidat. Il doit être informé des risques comme des bénéfices possibles de l’un et l’autre des traitements. Mais face au médecin, face à ces informations nombreuses et complexes, dans une situation de vulnérabilité et d’inquiétude, il lui est souvent difficile de tout assimiler, de ne pas se laisser submerger par ses émotions… Ces explications sont donc également reprises dans une fiche d’information et de consentement qu’il va pouvoir relire chez lui tranquillement avec ses proches ou son médecin traitant.

De nombreux éléments entrent en effet en ligne de compte dans la décision d’un patient de participer ou non à un essai clinique : la chance d’avoir accès à un médicament innovant, le désir de contribuer à la connaissance scientifique, la perception des risques, des facteurs émotionnels (anxiété, espoir…), la confiance qu’on a en son médecin ou la pression à participer qu’il peut faire subir, la foi qu’on place dans le progrès médical, l’avis des proches…

Il ne faut pas hésiter à poser toutes ces questions au médecin investigateur pour pouvoir prendre sa décision en réelle connaissance de cause. Par ailleurs, rappelle Marie Lanta, chargée de mission information des patients à La Ligue contre le cancer, il faut aussi avoir à l’esprit que « ne pas recevoir la nouvelle molécule n’est pas forcément négatif : elle ne sera pas forcément meilleure ». Elle ajoute que, « dans le cadre d’un essai clinique, on est très surveillé – ce qui est positif –, mais que, souvent, il y a également plus de rendez-vous, d’examens et de contraintes, ce dont il faut tenir compte ».

Enfin, rappelons qu’un participant reste à tout moment libre de sortir de l’essai clinique sans avoir à justifier son choix. Son médecin lui prescrira alors le traitement de « routine » le plus approprié à sa situation. Et si les effets indésirables du traitement testé se révèlent trop importants, le médecin peut également faire sortir un patient du protocole, voire interrompre l’ensemble de l’essai.

Charlotte, quant à elle, s’est vu proposer un nouveau protocole qu’elle « s’est empressée d’accepter. Mais je recommande à chacun de ne pas hésiter à rappeler son oncologue après une telle décision, si on a des inquiétudes ou des questions dans les jours qui suivent ».

Une étude évalue l’impact psychologique de l’exclusion d’un essai

Pleurs, résignation, sentiment d’abandon… Jessica Martinez, infirmière, a souvent constaté la détresse de patients contraints de sortir d’un essai précoce : « Ils sont dans une impasse thérapeutique avec tous les traitements sur le marché. L’essai clinique est donc leur seul espoir. Quand cet espoir s’éteint, parce que le traitement se révèle inefficace ou que ses effets secondaires sont trop graves, ils se sentent perdus. »

N’ayant trouvé aucune étude sur le sujet, elle en a lancé une. Pendant deux ans, avec son équipe de l’unité d’essais de phase précoce à l’Institut du cancer de Montpellier (ICM), elle questionne près de 40 patients pour évaluer les effets psychologiques de l’arrêt d’un essai : sont-ils fréquents ? Les patients parviennent-ils à « remonter la pente » ? De quoi ont-ils besoin ?

À l’ICM, les soignants essaient déjà de leur venir en aide : consultation spécifique, écoute, sophrologie… « Mais grâce à cette étude j’espère que la prise en charge sera améliorée à l’échelle nationale et internationale », ajoute-t-elle. Unicancer, l’union française des centres de lutte contre le cancer, lui a décerné le Coup de cœur du jury lors de ses Prix de l’innovation 2018.

Valérie Devillaine

Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 16, p. 54)

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