Face aux cancers, osons la vie !



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Claudia Tagbo : "Je me sens beaucoup plus sensuelle aujourd’hui"

{{ config.mag.article.published }} 19 février 2015

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Aussi courageuse que talentueuse, l'humoriste Claudia Tagbo à traversé l'épreuve du cancer du sein sans perdre le sourire. Pour Rose Magazine, elle témoigne.

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Comment avez-vous appris votre maladie ?

Ça a démarré comme un gag. Un jour, je suis allée chez le médecin à cause d’une bonne crève et je lui ai dit: « Bon, à part ça, ça y est, j’ai 30 ans, l’âge de commencer les tests, les dépistages. Faites-moi faire une mammographie. Il m’a répondu : « Heu…OK, si vous voulez. » Alors quand on m’a découvert quelque chose, je n’y ai pas cru. J’ai dit en rigolant : « Vous êtes sérieux ? C’est un gag ! »

Donc vous avez commencé par en rire ?

Oui, ça a été ma première réaction. Mais depuis que je suis petite, le rire est toujours ma première réaction. C’est sans doute une protection, quand je ne comprends pas ce qui m’arrive. Et là, c’était le cas. Qu’est-ce qui pouvait bien faire que je me retrouve avec ce truc ? Je mange sainement, je ne me drogue pas, je ne bois pas, je fais beaucoup de sport… Du coup, tout de suite après le rire est venue la colère. Pourquoi moi ? À l’époque, j’étais au Jamel Comedy Club. Pour les gens qui ne me connaissaient pas, c’était un démarrage, une mise en lumière.

Avez-vous été obligée de vous arrêter ?

Non, jamais. J’ai dit merci au « Grand Coordinateur » parce que j’ai réussi à répéter, jouer, courir et aller faire mes soins. En plus, mon père, ma mère, mes frères et sœurs étaient tous présents.

Vous ne vous êtes jamais effondrée ?

Si, mais toute seule, et pas souvent ! Je remercie mes parents de m’avoir dit: « C’est la maladie qui est venue vers toi, pas toi qui es allée vers elle. Donc, c’est à elle de s’adapter à ta vie. Faut que tu lui dises. »  Alors j’ai discuté avec elle. Je lui ai dit : « J’ai pas de place pour toi. Si tu restes, tu vas être à l’étroit et tu vas devoir beaucoup te battre pour rester. » Je me suis toujours dissociée de la maladie. Je n’ai jamais oublié que j’étais une personne attaquée et que c’était ce qui m’avait attaqué qu’il fallait détruire.

« Si, en plus d’être malade, il faut raser les murs, c’est trop demander ! »

Beaucoup de gens ne font pas la différence entre le malade et sa maladie. Ils les confondent. Au point que les malades se cachent, ont honte. C’est pour ça que j’ai fini par parler. Parce que si, en plus d’être malade, il faut raser les murs, c’est trop demander ! Au contraire, la vie ne doit pas s’arrêter. Quand on est malade, on oublie parfois qu’il y a de la vie autour et qu’il faut l’amener à soi. Moi, je disais à ma maladie: « Plus tu verras de vie, plus t’auras les boules. Tu sais pas dans quelle famille t’es tombé, mon frère ! »

Vous lui avez donné un nom, à votre maladie ?

Ah non ! Ça aurait été lui donner trop d’importance ! Lui parler, c’était déjà pas mal ! Si en plus je lui avais donné un nom, elle serait restée ! Parfois, avant d’entrer sur scène, je lui lançais dans la glace: « Je joue de telle heure à telle heure, alors la fatigue, dis-lui de venir après ! »

Quels traitements avez-vous reçus ?

J’ai eu de la chirurgie, de la radiothérapie, un curetage… Mais ce qui est bizarre, c’est que je n’ai pas voulu retenir les termes techniques. C’était peut-être encore une manière de nier la maladie, de l’ignorer. Comme quand quelqu’un vous agresse verbalement et que vous tournez la tête en pensant: « Fatigue-toi tout seul et quand t’en auras marre, tu partiras ! »

Êtes-vous passée par la chirurgie réparatrice, reconstructrice ?

Oui, mais j’ai adapté mon autre sein à la taille du sein opéré, dont on ne m’avait enlevé qu’une partie. Ce qui est bizarre, là encore, c’est qu’avant, quand j’étais plus jeune, je détestais les seins. J’adorais les femmes sans poitrine et je mettais des bandages pour ressembler à un garçon ! Alors, après, je me suis dit que, peut-être, je payais pour avoir à ce point insulté ce corps… Maintenant, quand je vois une femme avec de la poitrine, je dis : « Ah ! Voilà ! Ça, c’est la femme ! »

Êtes-vous maintenant sous traitement ?

Non, j’ai arrêté au bout de deux ans… J’ai d’ailleurs dû signer une décharge parce que mon médecin était très très fâché ! À l’époque, il m’a lancé: « Une de mes jeunes patientes a fait le même choix que vous il y a deux ans et la voilà de nouveau en face de moi. »  Je me suis moi aussi mise en colère, j’ai tapé sur son bureau et je lui ai expliqué que je n’en pouvais plus. J’en avais marre de mes sautes d’humeur, de mes gros genoux, de me sentir lourde, de transpirer, de souffrir de sécheresse vaginale. Je ne me reconnaissais pas. Et j’avais envie d’avoir mes règles !

Ces seins et ces règles que vous viviez avant la maladie comme un fardeau, vous les désiriez, finalement ?

Oui. Cette maladie m’a réconciliée avec la féminité. Ce truc de se palper debout sous la douche et allongée dans son lit, comme nous l’enseignent les médecins : j’ai appris à le faire, à sentir mon corps, et je me sens beaucoup plus sensuelle aujourd’hui.

La maladie vous a-t-elle fait voir la vie autrement ?

Complètement. Je suis devenue très gourmande de la vie, je veux en profiter au maximum, parce qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait. Avant, je faisais attention à tout, je me créais des angoisses d’allergie. Par exemple, je ne touchais pas à la charcuterie. Je m’étais persuadée qu’elle me donnait des boutons. J’ai arrêté tous ces trucs-là. Je mange, maintenant ! Et je rigole plus fort qu’avant !

Vous pourriez aussi avoir peur de mettre un pied devant l’autre ?

Oui, mais non ! Je sais que la maladie peut revenir, on n’arrête pas de nous le dire. Mais au lieu de flipper à chaque contrôle et d’imaginer qu’elle va ressurgir, je lui dis: « Reste tranquille ! Je suis fatiguée, c’est vrai, mais ça n’a rien à voir. J’ai beaucoup joué, j’ai beaucoup tourné, voilà. C’est normal. » Pour l’instant, j’arrive à m’imposer !

 


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Béatrice Lorant

Ancienne rédactrice en chef de Rose magazine

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