Lorsque « le Schmurtz », comme elle dit, a surgi dans son sein, en 2019, Lise a commencé à prendre des notes. « Griffonner sur des bouts de papier m’a toujours aidée à faire baisser la pression », précise cette introvertie. Son idée de livre naît « d’une envie de mettre de la légèreté dans ce parcours plutôt violent ».

Rapidement, cette ex-journaliste, fan de mythologie, se voit dans la peau de Pénélope, qui aurait pris la place de son mari, Ulysse, dans son aventure homérique. Le confinement lui laisse tout le temps de s’adonner pleinement à son projet. Empreinte de dérision et d’émotion, L’Odyssée d’une Pénélope représente ce cheminement vers elle-même et les autres. « Redécouvrir et accepter son corps », « se réconcilier avec la féminité et l’amour »… ses courts chapitres thématisés se picorent à l’envi.

On y découvre l’origine de la fuchsine en radiothérapie, et d’où vient l’expression « épée de Damoclès ». On rit quand l’esprit de Clint Eastwood, le bonnet de Louis de Funès ou le monstre d’Alien s’invitent à l’hôpital ou dans sa chambre à coucher ! Lise s’est amusée à puiser dans la littérature, mais aussi dans la culture pop, ciné, télé et chanson, des clés pour se (et nous) donner du courage et pour mieux comprendre son expérience personnelle.

Intime et universel à la fois, superbement illustré par PrincessH, son livre est sorti en autoédition grâce à une cagnotte Ulule. Le publier, c’était aller au bout de « la désinhibition que le Schmurtz m’a offerte », observe-t-elle.