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Osons la vie – Sophie accepte de changer de métier

{{ config.mag.article.published }} 17 mai 2025

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Osons la vie – Sophie accepte de changer de métier

Jusqu’en 2019, Sophie était agricultrice. Associée à son mari, elle était cheffe d’une exploitation fruitière et viticole. A la suite de son opération pour un cancer de l’endomètre, elle n’a plus retrouvé sa mobilité d’avant. Exercer ce métier qu’elle aimait est devenu impossible. A 43 ans, elle a dû se résoudre à changer de voie. Avec une double nécessité : trouver - rapidement - un nouveau travail... et que celui-ci soit compatible avec son handicap.

INFO+ : Ce podcast est produit par Louie Creative, l’agence de Louie Media. Sandrine Mouchet et Emilie Groyer de RoseUp ont écrit cet épisode, Eva Tapiero l’a préparé. Bénédicte Schmidt en a fait la réalisation et le mix sur une musique de Marine Quéméré. La production est supervisée par Eloïse Normand avec l’aide de Anouk Solliez.

Vous pouvez écouter Osons la Vie sur notre site et sur toutes les plateformes comme ApplePodcast, Spotify et Deezer

Je m’appelle Sophie, j’ai 45 ans. J’habite en Lot-et-Garonne et, à l’heure actuelle, je suis hôtesse de caisse dans un supermarché.
En 2019, on m’a diagnostiqué un cancer de l’endomètre et de l’utérus. Je suis alors mariée, maman de trois grands enfants. Le plus vieux a 18 ans et le plus jeune a 16 ans.

Je suis agricultrice. On a de la vigne, des pruniers chez nous. Le fait de travailler à l’extérieur, c’est une chose qui me plaît beaucoup. Et le fait d’être mon propre patron. Le diagnostic a été posé dans un hôpital de campagne au début. Puis, on m’a envoyée vers l’hôpital de Bergonié, à Bordeaux. On m’a conseillé une chirurgie de l’utérus et de l’endomètre. Puis après, j’ai eu de la chimiothérapie, de la radiothérapie et de la curiethérapie.

Quand on vit à la campagne, on n’a rien sur place

J’avoue que je n’ai pas forcément pensé à mon exploitation sur le coup. Je me suis plutôt dit : ça va être compliqué de gérer tout. S’occuper de la maison, s’occuper des enfants, s’occuper de l’exploitation aussi. Sur le coup, c’est ce qui m’inquiète. Je me pose la question de comment ça va se passer.

Quand on est agriculteur, on vit en campagne. On n’a rien sur place. Il y a énormément de route à faire. Pour ma part, j’avais une heure et demie de transport aller plus une heure et demie retour, plus après le temps de traitement. Le taxi venait me chercher le matin, un peu avant 7 h. Et la chimio, il y en avait pour 8 h en tout. Donc, du coup, le soir, je rentrais très tard chez moi.
La fatigue est très, très présente.

Adieu les vignes

Suite à l’opération, le chirurgien a touché des nerfs et j’ai beaucoup de mal à me déplacer quand le sol n’est pas plat. Tout ce qui est déplacement dans mes vignes et dans les vergers est très compliqué. Le fait de porter des choses lourdes est compliqué aussi. J’en ai quand même parlé à l’équipe médicale qui m’a dit : « On va attendre un peu, voir si les effets secondaires se tassent ou pas« .

Et quelques mois plus tard, j’étais toujours en traitement, mais je m’apercevais que les effets secondaires ne passaient pas. Et le chirurgien m’a expliqué que j’aurais toujours beaucoup de mal à me déplacer. Il a commencé à me dire que peut-être, il faudrait envisager une autre vie professionnelle.

Une décision difficile

C’est une nouvelle assez difficile à entendre. Moi, je pensais que je ferais ce métier toute ma vie, que je finirai jusqu’à ma retraite en tant qu’agricultrice. J’en ai discuté avec mon époux et aussi avec mes associés. On a essayé de voir si on pouvait aménager différemment le travail, mais on a très vite compris que ce n’était pas du tout faisable. Donc, ça a été plutôt une évidence de dire : je vais démissionner de mes fonctions et réfléchir à ce que je pourrais faire plus tard. C’est une décision difficile.

Quand on est en arrêt maladie, quand on est chef d’exploitation, on a une toute petite compensation financière, qui ne permet pas de vivre décemment. Mais on a quand même une couverture qui continue. Et le jour où on décide de démissionner de cette exploitation agricole, en fait, la couverture s’arrête à ce moment-là. On n’a plus de compensation financière. Donc, il y a une grande urgence à retrouver un autre emploi.

Premier critère : un emploi pas loin de chez moi

Au début, j’ai fait des démarches au niveau de Pôle emploi, mais ils n’ont pas voulu me recevoir vu que j’étais agricultrice, je ne dépendais pas de leur ressort. Ça m’a beaucoup choquée et j’ai continué à faire certaines démarches. Au début, j’avais envisagé peut-être de reprendre une formation pour être secrétaire médicale. Mais, ces formations-là ne se faisaient que sur des grands centres. Du coup, ça m’obligeait à avoir beaucoup de déplacements. Mon critère principal était déjà d’arriver à trouver un emploi pas très loin de chez moi.

Du coup, j’ai vite changé d’optique et je me suis dit : « bon, ma foi, j’aime bien le contact avec les gens. Je vais essayer d’aller travailler dans une grande surface« . En tant qu’hôtesse de caisse. Je me suis dit que de toute façon, je vais essayer. Et puis, si ça ne me plaît pas, je tenterai autre chose.

D’agricultrice à caissière

Cap emploi m’a proposé de faire une immersion professionnelle de quelques semaines au niveau d’un supermarché qui était un petit peu loin de mon domicile, mais au moins, ça me permettra de voir si ça peut me plaire. Le bilan de cette immersion a été très bon. J’ai appris à gérer tout ce qui est caisse et relations avec le client. Ça m’a beaucoup plu et j’ai décidé de postuler dans un autre magasin, plus proche de chez moi.

Je reste deux ans et trois mois dans le deuxième magasin où tout se passe très bien. Le personnel est gentil, on s’entend tous très bien, mais une opportunité fait que je trouve le magasin à côté de mon domicile qui cherche une hôtesse de caisse. Du coup, je profite de l’opportunité pour me rapprocher. C’est là où je suis maintenant. Et tout se passe très bien. Là, maintenant, je resterai dans ce magasin jusqu’à la fin, certainement.

Un emploi adapté grâce à la RQTH

À l’heure actuelle, j’ai une qualification de travailleur handicapé. J’ai la qualification de RQTH. La RQTH permet l’adaptation du poste. Avec les séquelles que j’ai, ce qui est adapté, c’est le fait que je ne monte pas sur les escabeaux, je ne fais pas de mise en rayon. Je reste tout le temps derrière ma caisse. Mes supérieurs et mes collègues sont au courant. Je n’ai jamais caché mon état de santé et ça ne pose aucun problème.

Ça fait maintenant un peu plus de trois ans que j’exerce ce métier. C’est beaucoup moins fatiguant que le monde agricole, ça, c’est sûr. Après, c’est un travail qui demande de la relation avec le client, d’être agréable, de savoir prendre la mauvaise humeur du client sans jamais la transmettre aux autres. Mais après, c’est un métier, moi, qui me plaît beaucoup.

J’ai trouvé ma voie

Avant, quand j’étais agricultrice, à part mon époux, je ne voyais pas grand monde de la journée, certains jours. Là, c’est vrai que maintenant, je vois énormément de monde et ça me plaît bien. Ça a été compliqué de changer d’orientation professionnelle, mais j’ai vite trouvé ma voie. Peut-être que j’avais vraiment envie de retrouver un emploi rapidement et c’est peut-être ce qui a facilité les choses.

Au début, pour mon époux, c’est un petit peu difficile, on va dire. Avant, on était tout le temps ensemble. Le matin, on se levait, on allait bosser, on revenait à midi, on repartait. Là, ça a été un peu compliqué pour lui, le fait que je parte, que je voie d’autres personnes. Mais, maintenant, il voit que ce métier me plaît et qu’on arrive à faire énormément de choses en dehors du travail ensemble. Et tout se passe très bien.

Le fait d’être salariée change beaucoup de choses pour moi. Je sais combien je vais toucher à la fin du mois. Le soir, quand j’ai fini mon boulot, je sais que je peux rentrer chez moi, je suis tranquille. Je n’ai pas du tout les mêmes soucis qu’avant, on va dire. Quand on est agriculteur, oui, on est très dépendant du temps et c’est vrai que j’étais plus inquiète avant que maintenant.
Voilà, aujourd’hui, je suis une femme plus sereine, oui.

J’ai vraiment tourné la page de cette vie que j’avais avant, mais je n’ai pas de peine particulière. Voilà, c’est comme ça, on va continuer à avancer…


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Sandrine Mouchet

Journaliste, rédactrice en chef de Rose magazine et directrice de Rose Magazine Éditions

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