Face aux cancers, osons la vie !

Quand les résultats de l'auto-complétion sont disponibles, utilisez les flèches haut et bas pour évaluer entrer pour aller à la page désirée. Utilisateurs et utilisatrices d‘appareils tactiles, explorez en touchant ou par des gestes de balayage.

{{ config.search.suggestions }} soin de support soin de socio-esthétique détente et bien-être perte de cheveux liée au cancer sport adapté au cancer ongles fragilisés par le cancer perte de sourcils liée au cancer maquillage des cils perte de cils liée au cancer angoisse et stress liés au cancer

Escalade : Prête à faire le mur ?

{{ config.mag.article.published }} 7 février 2022

{{ bookmarked ? config.sharing.bookmark.remove : config.sharing.bookmark.add }}

Alors que des salles d’escalade ouvrent partout et que le nombre d’adeptes ne cesse de grimper, vous êtes tentée de vous y mettre aussi. Mais, avec les traitements, vous hésitez, pensant que ce sport est hors d’atteinte. Détrompez-vous !

{{ config.mag.article.warning }}

Des murs pouvant atteindre jusqu’à 20 mètres de haut, constellés de bosses et de protubérances rondes, anguleuses, multicolores… Entrer pour la première fois dans une salle d’escalade suscite toujours un étonnement, parfois un vertige. Dans ce décor totalement artificiel se côtoient des gens de tous horizons, dont on remarque les… pieds : nus ou glissés dans de drôles de chaussons. L’ambiance ? Elle est à la fois cool et concentrée. Et bienveillante. L’entraide est ici une valeur fondamentale.

Cet espace, hors du temps et du monde, est le terrain de jeu de Perrine Merle. Monitrice d’escalade, elle anime de la fin de septembre à la fin de juin des cours adaptés pour femmes sous traitement ou en fin de traitement du cancer du sein. C’est grâce à la collaboration avec l’association Des sommets pour rebondir que ces séances peuvent avoir lieu dans différentes salles de Grenoble et de ses environs, l’hiver, et en extérieur, au printemps.

Mais pas besoin d’adhérer à l’association pour découvrir ces cours, ils sont ouverts à toutes. Seul prérequis : « avoir un certificat médical autorisant la pratique de l’escalade », précise Perrine. Dans le cadre du sport sur ordonnance, certaines bénéficient même d’une prise en charge par leur mutuelle.

Y aller étape par étape

C’est à Grenoble que la première session de la saison 2021-2022 commence, en ce début d’automne. Elle rassemble une dizaine de participantes âgées de 40 à 62 ans. Fabienne est la doyenne du jour, et une grimpeuse confirmée. Elle avait dû arrêter sa pratique de l’escalade pour soigner son cancer. Sa radiothérapie venant de s’achever, elle a décidé de s’y remettre. Objectif : retrouver ses sensations, bien sûr, mais aussi pouvoir partager un vécu. « Quand on te diagnostique un cancer, tu bascules dans un autre monde. Grâce à ce genre de collectif, tu rencontres des personnes qui ont traversé des moments difficiles, comme toi, mais qui continuent de rigoler et d’être gaies. Ça fait du bien ! »

Comme elle, d’autres filles qui grimpaient déjà avant la maladie sont venues chercher une ambiance, une communauté de personnes qui se comprennent sans se connaître. Des personnes telle Émilie, 40 ans, qui a découvert l’escalade grâce au cancer. « Et, depuis son premier essai, elle n’a loupé aucune séance », s’amuse Perrine, qui encadre ce groupe depuis 2019.

À Gap, Valérie Chauvet, monitrice d’escalade et psychomotricienne, propose également des cours d’escalade adaptés depuis près de cinq ans. Et, depuis peu, elle accepte aussi des patients atteints de maladies chroniques. « C’est très riche d’avoir des cordées polypathologiques. Finalement, même s’ils ne sont pas confrontés aux mêmes maladies, les patients vivent souvent la même chose. »

ENCORE PLUS À BLOC

De nombreuses structures proposent de l’escalade de bloc. Là, les murs font moins de cinq mètres de haut, et à leur pied se trouvent de gros tapis prêts à amortir les éventuelles chutes de celles qui voudraient pratiquer sans baudrier ni corde. Plus demandeuse en force, surtout au niveau des bras et des jambes, et en énergie, cette discipline est plutôt conseillée à celles qui, avant la maladie, étaient déjà expérimentées. Être accompagnée d’un moniteur est aussi recommandé.

De même qu’à Grenoble, les sessions débutent par des échauffements, composés de trois parties : réveil des muscles, puis des articulations, et exercices cardio. Auprès des femmes opérées du ganglion sentinelle ou qui sont susceptibles d’avoir une fragilité ou des douleurs au niveau du bras, Perrine Merle insiste sur les étirements : « Pour ces femmes en particulier, il est essentiel de s’étirer avant, pendant et après la séance. »

Avant de se lancer, on révise les règles de base de l’assurage. En escalade adaptée, on grimpe toujours encordée, et au bout de cette ligne de vie il y a la partenaire restée en bas. Si on glisse ou chute, elle vous retient. C’est un geste technique qu’il faut intégrer et qui est au cœur des premières séances. L’occasion de se familiariser aussi avec des mots importants, comme descendeur, corde, mousqueton, baudrier, nœud de huit… Une fois cette étape bien assimilée, il va falloir monter !

Dans un premier temps, on va emprunter évidemment des voies faciles. Leur niveau est indiqué par une couleur : jaune, rose, bleu, orange, vert, blanc, mauve… c’est un festival ! « On grimpe d’abord sur quelques mètres seulement pour prendre confiance dans les prises, puis de plus en plus haut jusqu’à arriver au sommet, détaille Perrine Merle. Cela se fait par étapes et en fonction des aptitudes des personnes. Chacune va à son rythme. »

Une fois au point d’arrivée, il faut redescendre ! Et là, même technique : on y va par étapes. À l’approche de la terre ferme, les filles apprennent à « s’asseoir » dans le baudrier et à faire confiance à leur assureuse, au pied du mur de grimpe.

« S’éloigner du sol n’est pas naturel, c’est un petit combat contre son esprit primaire » – Perrine

L’art d’être dans l’instant présent

Sous ses airs cool, l’escalade demande quand même une certaine dose d’engagement. « Parfois, je me dis : “Quelle idée d’être là !” Puis je prends sur moi, j’arrête de réfléchir et j’avance », analyse Cécile, 46 ans. Perrine Merle ajoute : « En escalade, tu as vite l’impression d’être en danger. S’éloigner du sol n’est pas naturel, et il faut lutter contre son esprit primaire. À chaque fois, c’est un petit combat, dont tu sors gagnante quand tu arrives au sommet. Cela donne forcément confiance en soi. »

Seule au pied du mur, il faut d’abord prendre le temps de la réflexion, anticiper ses mouvements et peser ses choix. Puis se lancer et ne pas hésiter à faire confiance à son corps, oser avancer le bassin contre la paroi, jouer avec les angles des articulations, répartir ses appuis et pousser sur ses jambes pour avancer. Tout le corps est mobilisé, mais les membres inférieurs jouent un rôle crucial. « C’est l’aspect sur lequel on insiste quand on a des filles opérées au niveau des bras, note Perrine. On met bien l’accent sur la pose des pieds, on leur apprend aussi la position de repos, qui permet de soulager les bras. »

« Tout le monde finit par y arriver, sourit Valérie Chauvet. Au début, les filles n’osent pas monter à plus de trois mètres. À la fin, elles participent aux balançoires géantes ! » Dans ce sport, difficile de reculer, les solutions sont devant soi et souvent à portée de main ou de pied. Sensations garanties ! Mais l’escalade développe aussi l’art d’être dans l’instant présent, connecté à soi-même. C’est ainsi qu’on arrive au bout d’une voie.

Sur le mur, les filles, telles des araignées suspendues à un fil, enchaînent les mouvements en suivant les consignes de Perrine Merle. L’approche est ludique, pour gagner plus facilement en confiance et en habileté. De retour sur la terre ferme, toutes jubilent, appréciant leur petite victoire sur elles-mêmes. Ce sport à la fois physique et cérébral multiplie les occasions de travailler la coordination et la proprioception sans même y penser, et permet de s’approprier un corps que la maladie a rendu souvent différent.

« Rapidement, les filles sont capables de distinguer les douleurs “normales” de celles qui sont liées à leurs cicatrices, indique Valérie Chauvet. Si l’on sait s’écouter, l’escalade peut-être un vrai plus au niveau articulaire. Le fait d’être suspendu fait travailler naturellement la mobilité et les étirements. »

À travers leur enseignement, nos deux monitrices poursuivent un seul but : rendre les participantes autonomes dans leur pratique. « Les voir acheter leur propre matériel ou planifier des sorties en famille est la plus belle des récompenses pour moi », se félicite Perrine. Alors, prête à faire le mur ?

INFO +

Envie de vous lancer ?
Gap (Hautes-Alpes) :
Association En corps des ailes
Contact : Valérie Chauvet, 06 78 27 06 92
Grenoble (Isère) :
Groupe Grimper pour rebondir
Contact : Perrine Merle, 06 77 00 61 38 ; perrinemerle.escalade@gmail.com
Brest (Finistère) :
Bloc the Roof, cette salle ouverte à tous propose depuis 2020 un cours hebdomadaire encadré par une kinésithérapeute.
Contact : 09 82 25 18 87 ; brest.theroof.fr
• Pour trouver un club proposant des cours d’escalade adaptés près de chez vous, consultez le site de la FFME (Fédération française de la montagneet de l’escalade) : ffme.fr

 

Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 21, p. 134)


{{ config.mag.team }}

Méryll Boulangeat

Ex-athlète de haut niveau (spécialiste de skicross, Médaille d’argent au championnat du monde de 2007), elle s’est reconvertie dans le journalisme après sa retraite sportive, en 2012. On la lit parfois dans L’Équipe, Le Monde, mais avant tout dans des revues consacrées à la montagne et aux activités outdoors. Depuis 2017, elle est notre Madame Sport et Évasion. « À travers mes sujets, j’espère apporter un peu de légèreté dans des vies quotidiennes parfois difficiles. »

Thérapies ciblées et ADCTout savoir sur

La Minute du Dr RoseUp – La therapie ciblée, késako ?

La thérapie ciblée a révolutionné la prise en charge de nombreux cancers depuis le début des années 2000. Le Dr RoseUp, incarné par Gerald Kierzek, vous explique tout sur ce traitement.

14 décembre 2024

LymphœdemePortraits

Mais qui est vraiment Stéphane Vignes, spécialiste du lymphoedème ?

Chef du service de lymphologie de l’hôpital Cognacq-Jay, à Paris, centre de référence pour les lymphœdèmes primaires, il œuvre pour que ses patients gagnent en autonomie et en estime de soi.

12 décembre 2024

DouleursReportages

24h dans une unité dédiée aux soins de support

De nombreux centres hospitaliers possèdent aujourd'hui un service entièrement consacré à la prévention et à la prise en charge de tous les effets secondaires liés aux thérapies anticancéreuses et à la maladie. On les appelle Disspo(1). À l'hôpital de Valencienne, les patients ont accès à un exceptionnel panel de soins. Immersion.

9 décembre 2024

Cancers métastatiquesDécryptage

Les soins palliatifs, késako ?

Trop souvent associés à la fin de vie, les soins palliatifs sont destinés à toute personne touchée par une maladie devenue chronique. En quoi consistent-ils ? Quand peut-on en bénéficier ? Qui en fait la demande ? On vous explique tout.

5 décembre 2024

{{ config.event.all }}
Angoisse et stressTemps d'échange

À votre écoute

16 décembre 2024 • 10h00 - 10h30

Bien que l'accompagnement par M@ Maison RoseUp se fasse à distance, il ne perd pas pour autant ce qui fait notre ADN : vous apporter un accompagnement humain, personnalisé, bienveillant et chaleureux. C'est pourquoi nous vous proposons de venir échanger avec nous. Nous serons à votre écoute pour vous informer, répondre à toutes vos questions et vous orienter selon vos besoins. Ce temps d'échange peut se faire par téléphone ou en visio, c'est vous qui choisissez !

Activité physiqueAtelier

Rose pilates

16 décembre 2024 • 10h00 - 11h00

Créée par Jocelyne Rolland, kinésithérapeute, la gymnastique Rose Pilates, fait partie des activités physiques adaptées dans le cadre du cancer, pour aider les femmes à se réconcilier avec leur corps. Étirements, renforcement musculaire et exercices doux vous aideront à vous remettre en mouvement, à retrouver du tonus et à combattre les douleurs musculaires et articulaires. C'est Juliette Moreau, kinésithérapeute qui vous guidera dans sa pratique.

Réflexologie et acupunctureAtelier

Réflexologie combinée : la digestion pendant les fêtes de fin d’année

16 décembre 2024 • 10h00 - 11h00

La réflexologie est un soin issu de la médecine traditionnelle chinoise qui repose sur la stimulation de zones réflexes présentes sur le corps. En favorisant votre bien-être, ce soin peut vous aider à mieux supporter certains effets secondaires du cancer et des traitements. Anne-Laure, réflexologue, vous montrera sur quels points appuyer selon l’effet recherché. Thème abordé aujourd'hui : Réflexologie - auto massage : la gestion de la douleur Si vous n'êtes jamais venu à la Maison RoseUp Paris, merci de prendre rendez-vous pour effectuer votre entretien de première rencontre auprès de notre équipe avant toute inscription à un atelier.

Cuisine et nutritionAtelier

Gérer son alimentation pendant les traitements

16 décembre 2024 • 10h00 - 11h00

"Perte de poids, aphtes, difficulté à déglutir, troubles digestifs… Quelle alimentation faut-il privilégier pendant les traitements pour limiter ces effets secondaires ? Puis-je manger de tout ? Quels sont les aliments à éviter ? Autant de questions (et bien d'autres) auxquelles Marie, onco-diéteticienne, répondra. Cet atelier fait partie du programme d’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) destiné aux femmes en traitement.. Il a pour but d'aider le patient et son entourage à acquérir ou maintenir les compétences dont il aura besoin pour gérer au mieux son quotidien avec un cancer. Il comprend 4 ateliers répartis sur 4 mois abordant les thèmes suivants : - Découvrir et comprendre le rôle des soins de supports, animé par Laurent Mignot, médecin-oncologue - Et si l'activité physique adaptée devenait une thérapie ?, animé par Valérie, éducateur sportif - Prendre soin de soi après l'annonce, consultation en individuel avec Prescilia, socio-esthéticienne - Gérer son alimentation pendant les traitements, animé par Marie, diététicienne Avant de vous inscrire à cet atelier, nous vous demandons de nous contacter afin d'élaborer un bilan éducatif. Le programme d’Éducation Thérapeutique du Patient doit être suivi dans sa globalité."