Cela fait plus d’un an et demi que Florent Pagny se bat contre un cancer du poumon. Après un moment de répit à l’été 2022, la maladie le rattrape en mars 2023. Malgré cette récidive, il se lance en juin dans une tournée des festivals d’été, la première de sa carrière. « Il a reçu tellement de messages d’amour qu’il avait envie de retrouver son public et de le remercier », nous glisse Michel Jankielewicz. Le réalisateur et ami de longue date l’a suivi au quotidien pendant les deux mois de concerts, caméra en main. Cela donne « le Phénix », un documentaire en immersion diffusé sur TF1 ce 1er septembre. « Dans ce documentaire, c’est Florent Pagny qui raconte, c’est lui la voix-off. C’est Florent par Florent ».
Dans l’intimité de Florent Pagny
L’artiste va donner 17 spectacles. Des concerts en France, en Belgique et en Suisse pendant lesquels la caméra capte les angoisses avant de monter sur scène, la communion avec le public et les émotions fortes ressenties par l’interprète de « Savoir aimer », comme lors de sa toute première date à Nîmes devant 10 000 personnes. Un moment plein d’émotion se souvient son ami : « C’était la première fois qu’il retrouvait ses fans ». Le documentaire nous plonge aussi dans l’intimité de Florent Pagny. On voit les déjeuners en famille, la complicité avec sa femme et ses deux enfants venus le soutenir sur l’ensemble de la tournée, les rencontres fortuites dans les loges, les éclats de rire en studio, les moments de calme et de sérénité sur sa terre natale en Bourgogne, les plaisanteries avec Pascal Obispo alors qu’ils comparent leurs crânes lisses. Sur scène, Florent Pagny n’évoque pas le cancer. Parfois, il parle de son « interruption », de son « break forcé ». « Il n’est pas dans la sensiblerie, il ne va pas se servir de sa maladie pour qu’on l’aime ».
Continuer à vivre
Pourtant, le cancer est toujours là et « les traitements sont lourds », nous confie Michel. « Mais il me surprend ». « Parfois, on avait des séances de travail en régie, on savait que le matin, il était à l’hôpital, mais il ne le montrait pas ». Une fois, l’artiste évoque sa fatigue et avoue à son ami : « Une heure et demie de spectacles, c’est bien, mais plus aurait été compliqué ». Ce documentaire très axé sur la musique est une façon pour l’artiste de prouver que malgré le cancer, on peut continuer à vivre et à travailler. « Il voulait montrer qu’il en était la preuve vivante. Au fur et à mesure que les jours passaient, il était de mieux en mieux. On craignait l’inverse, qu’il serait fatigué en fin de tournée, mais sa forme et sa voix n’ont fait qu’embellir ».
« Il est persuadé que cette bataille, il va la gagner pour de bon. »
La voix, justement, c’est le plus important pour Florent Pagny. La perdre ou qu’elle perde ses capacités étaient les plus grandes peurs de l’artiste. « Il en parle beaucoup dans le documentaire. Il n’est pas un showman, ce que les gens viennent écouter en concert, c’est sa voix ». Et d’ajouter : « Elle est plus claire, parce qu’il ne fume plus. Elle a rajeuni et il est heureux de le constater tous les soirs. Ce garçon est tellement positif. Il vit dans l’espoir, il est persuadé que cette bataille, il va la gagner pour de bon ».
Sabine Bouchoul