Face aux cancers, osons la vie ! 
En 2014, je subis une opération au poumon gauche. Au bloc, le chirurgien découvre que c’est une tumeur neuro-endocrine. Suivent un traitement par chimiothérapie et une immunothérapie. On finit par me retirer aussi tout le poumon gauche. Les suites opératoires sont très douloureuses. Je sors de tout ça exténuée, à bout de souffle au moindre effort.
Le sport créé un cercle vertueux
J’ai alors 23 ans et je me traîne comme si j’étais au bout de ma vie, avec dans la tête cette réflexion du chirurgien qui tourne : “tant que vous ne courrez pas le marathon, tout ira bien“.
Montagnarde, je faisais beaucoup de ski l’hiver mais pas de course à pied. Cette phrase m’a piquée au vif. Je décide alors de faire mentir mon médecin. Mon kiné me conseille de marcher tous les jours pour récupérer un peu de volume respiratoire. Au début, je suis contente d’arriver à faire 50 mètres ! Et puis, petit à petit j’essaye de gagner 10 mètres de plus. Je constate que je dors mieux, que je retrouve l’appétit. Le sport créé un cercle vertueux qui fait du bien mentalement aussi. Je parviens à ne pas laisser toute la place au cancer et à ses conséquences sur ma vie.
J’arrive dernière à mon premier semi-marathon, une victoire pour moi !
Plus d’un an après l’opération, je commence à revenir de mes balades en courant, puis progressivement, à courir plus que je ne marche. Je décide de m’inscrire à un semi-marathon, je passe la ligne en dernier mais quelle victoire pour moi ! J’ai aimé sentir cette fatigue physique qui est celle de l’effort et pas celle des traitements ou de la maladie. A partir de là, je me dis que tout est possible. Je me lance alors dans les courses de trails. J’en fais maintenant 4 à 5 de 100 km chaque année. Je n’oublie jamais qu’on m’avait dit que c’était inenvisageable, alors je savoure chaque course. Pour moi, c’est comme une grande méditation au milieu de paysages magnifiques. Mon poumon droit a récupéré des capacités respiratoires qui bluffent les médecins. Je ne ressens aucune gêne, aucun souci. J’ai tout gagné ! ».
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Propos recueillis par Méryll Boulangeat
Retrouvez son témoignage dans Rose magazine n°26, p.36-45
