Chaque jour, la cancérologie fait un pas de plus vers une médecine de précision et personnalisée. Grâce aux avancées en génomique, nous sommes aujourd’hui en mesure d’administrer les traitements les plus adaptés pour les patients. Pourtant, en France, un outil essentiel pour des milliers de femmes atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant reste sous-utilisé : les signatures génomiques.
Un test simple, des chimio inutiles évitées
Le cancer du sein hormonodépendant est le sous-type de cancer du sein le plus répandu. Si la chirurgie reste le principal traitement pour éliminer la tumeur, une chimiothérapie peut s’avérer essentielle pour éviter que le cancer ne revienne.
Pour déterminer le risque de récidive, les oncologues se reposent sur des critères cliniques et histologiques (taille de la tumeur, nombre de ganglions atteintes…) qui ne suffisent pas toujours à obtenir une évaluation claire des bénéfices d’une chimiothérapie. Résultat : selon l’établissement, sur les mêmes critères, une femme recevra une chimiothérapie tandis qu’une autre l’évitera1.
Les signatures génomiques, en analysant les gènes exprimés par la tumeur, permettraient de lutter contre cette inégalité de prise en charge inacceptable et d’épargner à des milliers de femmes les effets délétères d’une chimiothérapie inutile.
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Un dispositif de prise en charge source d’iniquité
Ces tests sont pourtant trop peu prescrits en France, principalement en raison de leur financement. Celui-ci repose sur le RIHN, un dispositif permettant de financer temporairement les innovations en attente d’évaluation par la Haute Autorité de Santé (HAS) et de remboursement par l’Assurance Maladie.
Ce dispositif est toutefois insuffisant et source de nouvelles iniquités d’accès aux signatures génomiques. Le RIHN ne rembourse en effet qu’une partie des frais avancés par les établissements hospitaliers. Face à un reste à charge non négligeable, certains d’entre eux renoncent à proposer ces tests à leurs patientes, faute de budget.
RoseUp se mobilise pour un remboursement intégral et pérenne des signatures génomiques
Aux côtés des associations Patients en Réseau (Mon Réseau Cancer du Sein), Europa Donna France, Vivre Comme Avant, Jeune & Rose, RoseUp se mobilise pour que cesse cette médecine à 2 vitesses.
Nous demandons :
- un remboursement intégral de ces tests pour toutes les femmes éligibles,
- une information claire des patientes et des professionnels de santé,
- une mobilisation immédiate des tutelles pour que la France rejoigne les nombreux pays européens qui les remboursent déjà.
Il en va de l’équité de notre système de soins, mais aussi du droit fondamental de chaque femme à bénéficier d’un traitement juste, adapté et personnalisé.
À LIRE : Retrouvez la tribune co-signée par RoseUp sur le site du Figaro.