Face aux cancers, osons la vie !

Quand les résultats de l'auto-complétion sont disponibles, utilisez les flèches haut et bas pour évaluer entrer pour aller à la page désirée. Utilisateurs et utilisatrices d‘appareils tactiles, explorez en touchant ou par des gestes de balayage.

{{ config.search.suggestions }} soin de support soin de socio-esthétique perte de cheveux liée au cancer détente et bien-être sport adapté au cancer ongles fragilisés par le cancer perte de sourcils liée au cancer maquillage des cils perte de cils liée au cancer angoisse et stress liés au cancer

Mimaï : « Si l’on a des rêves, il faut tenter de les réaliser sans attendre »

{{ config.mag.article.published }} 20 janvier 2025

{{ bookmarked ? config.sharing.bookmark.remove : config.sharing.bookmark.add }}
Illustration : Sabrina Chess

Commencer une nouvelle vie en Autriche malgré un cancer métastatique? Mimaï en rêvait, et elle l’a fait! Mais obtenir les moyens de poursuivre ses traitements a été une grande aventure...

Je suis franco-japonaise, polyglotte – je parle quatre langues – et plutôt baroudeuse. En 2019, j’ai 33 ans et je vis à Paris. J’y enseigne l’anglais tout en poursuivant un cursus universitaire en langues appliquées. Une reconversion: j’étais comédienne avant. Je me mets une pression de dingue à tout mener de front, mais je réussis à obtenir ma licence. Le stress retombe, et c’est là que le destin me cueille : cancer du col de l’utérus. Le traitement sera chirurgical : une hystérectomie. Pas d’états d’âme. Cet organe que l’on me retire, c’est comme un soulagement pour moi qui ai été une enfant abusée sexuellement. Je ne serai pas mère, cela tombe bien, je n’ai jamais voulu d’enfant. La vie continue. Je me lance dans un master, et le stress reprend. Je ne ménage ni mon corps, ni mon esprit.

Revoir mes priorités

Quand je ne suis pas face à mes élèves, j’étudie. Je m’enferme, je m’isole. Et ça paie : je décroche mon diplôme en juin 2021. Mais en prime : une récidive de cancer. On me diagnostique une « carcinose péritonéale ». Traduction : mon péritoine est atteint par des métastases. Cette fois, c’est la chimio ! Le traitement est assez lourd pour un résultat peu satisfaisant ; alors, en mars 2022, nouveau protocole : thérapie par anticorps avec une cure toutes les trois semaines, que je tolère bien. Depuis, je n’arrête pas de m’interroger : pourquoi ce cancer qui va, qui vient, et qui revient ? A-t-il un lien avec mon stress chronique, mes blessures intimes ? Je n’ai pas la réponse, mais cette récidive me fait l’effet d’un électrochoc : il est peut-être temps que je revoie mes priorités.

Objectif : Vienne

2023, nouvelle année, nouvelle certitude : je pars à Vienne, en Autriche. Je sens que ma place est là-bas, dans cette ville où j’ai passé plusieurs mois en 2011 alors que j’étais étudiante. De cette époque heureuse, j’ai gardé des amis, que je retrouve, fidèles, à l’occasion de courts séjours. J’ai maintenant une conscience aiguë de la fragilité de la vie. Si l’on a des rêves, il faut tenter de les réaliser sans attendre. Oui, mais encore faut-il que je trouve le moyen d’être prise en charge à Vienne. Lors d’un de mes séjours pour y faire des repérages, j’ai rencontré une gynécologue, que je sollicite et qui me met en relation avec un oncologue hospitalier. Selon lui, pas de problème pour que je continue mon traitement, mais il est impératif que je lui transmette l’intégralité de mon dossier médical… traduit en allemand !

Vive le formulaire S1 !

La bataille administrative commence ! Après de multiples courriers et je ne sais combien d’appels téléphoniques, j’obtiens mon dossier de mon hôpital parisien. Reste à trouver un traducteur spécialisé en vocabulaire médical. Je finis par en dénicher un. En un peu plus de deux semaines, il vient à bout de la traduction de mes cinq années de suivi oncologique ! Dans le même temps, je me renseigne auprès de la Sécurité sociale sur les conventions de santé européennes entre la France et l’Autriche. On me parle de formulaire S1, qui permet de continuer de bénéficier de la couverture sociale de son pays d’origine dans son nouveau pays de résidence ? Super !

Le bonheur se mérite

Mais – car il y a un «mais» – il faut que j’aie le statut de salariée détachée. Je me rapproche donc de mon employeur français, qui accepte que je donne désormais mes cours d’anglais en ligne depuis l’Autriche. Reste à attendre la réponse de la Sécurité sociale. Elle tarde à venir… Tant pis, en août 2023, je décide quand même de partir m’installer à Vienne. Dans le pire des cas, je ferai des allers-retours pour poursuivre mon traitement à Paris ! Bonne surprise, le 8 septembre, mon statut de salariée détachée est reconnu, et j’obtiens ma e-card, l’équivalent de la carte Vitale. Quelques jours plus tard, j’ai mon premier rendez-vous en oncologie à Vienne. Hasard heureux, on me propose également un poste d’assistante au lycée français de Vienne !

À plus de 1 200 km de Paris, je n’ai aucun regret ! Je me sens utile, ma vie sociale et culturelle –ah ! l’opéra –est riche. Toutes les trois semaines, je me rends dans mon hôpital viennois pour prendre mon traitement. La vie est décidément un défi à relever, une aventure à tenter, un bonheur à mériter. Verbreiten sie es weiter !1

1.« Qu’on se le dise ! »

Retrouvez cet article dans Rose magazine n°26

Illustration : Sabrina Chesse


{{ config.mag.team }}

Bernadette Fabregas Gonguet

Infirmière dans une première vie, elle est devenue journaliste spécialisée en santé dans les années 1990 et collabore régulièrement à la revue Santé mentale, consacrée aux soignants en psychiatrie. Depuis 2021, elle met sa plume empathique au service de notre rubrique « C’est ma vie », dans laquelle elle rapporte la parole de nos lectrices et chronique «leurs mille et unes façons, souvent créatives, de faire face à la maladie ».

Emploi et reprise professionnelleTémoignages

« Mon vécu du cancer peut être utile à quelque chose »

Épanouie, Véronique l’était, à tous les niveaux, avant que le cancer ne vienne tout bousculer, annuler et, in fine, complètement réorienter sa vie. Elle témoigne.

Vie sentimentale et sexualitéTémoignages

L’amour plus fort que tout

Se marier, ils le désiraient d’autant plus fort que le cancer s’était immiscé dans leur vie. Mais, vaincue par la maladie, Nathalie n’a pas eu le temps de dire oui à Olivier. Il a alors décidé de se battre pour que leur union soit célébrée à titre posthume. Récit d’une victoire de l’amour sur la mort.

Emprunt et droit à l'oubliTémoignages

Cindy : « J’ai enfin une maison à moi »

Après avoir vaincu le cancer, Cindy a dû batailler pour se voir accorder un emprunt afin d’acheter son « home sweet home ». Un rêve finalement réalisé, à l’aube de ses 40 ans, grâce au droit à l’oubli. Récit.

Image et estime de soiTémoignages

Aurélie, infirmière : « Patiente, je sais maintenant ce que ça signifie »

C’est l’histoire d’Aurélie, une infirmière et cadre de santé de 35 ans. Le jour où on lui annonce qu’elle a un cancer, elle passe du statut de soignante à celui de malade. Une expérience qui va bouleverser sa vision de la vie et de son métier.