Quand j’ai intégré ma première équipe de foot à 17 ans, ce n’était pas encore ma passion à l’époque. J’aurais pu faire n’importe quel sport, j’ai toujours été sportive. Avant mon premier cancer du sein, en 2010, j’ai eu une période plus calme, à l’écart des terrains car mon ex-compagnon ne me poussait pas dans cette voie-là. Dans le cadre de mon travail de militaire, j’ai tout de même toujours continué à marcher et à courir. Et puis, avec le deuxième cancer et le retour des traitements, l’envie et le besoin de sport sont réapparus. J’ai donc repris le chemin des pelouses… pour ne plus les quitter !
« Je laisse rarement paraître ma fatigue »
Aujourd’hui, je suis vice-capitaine de mon équipe féminine de foot et je joue 2 fois par semaine, sans compter les matchs chaque weekend. Impossible de louper ça ! Le foot, c’est mon truc, ma boule d’énergie, mon échappatoire. Quand je suis sur le terrain, j’oublie que je suis malade. Même si les filles savent ce que j’ai traversé, je laisse rarement paraître ma fatigue. Il m’arrive d’avoir moins d’énergie, alors je m’arrête de courir et je repars quand j’ai repris des forces. Mon oncologue ne m’a jamais empêchée de jouer, elle m’a toujours dit d’y aller tranquille en me fixant quelques limites. Mais j’avoue que je n’écoute pas vraiment. Quand je suis sur le terrain, je suis à 100 %. Sinon, je préfère être sur le banc de touche. Quand mes amis me voient courir tout le temps, ils me disent « T’es tarée ». En fait, j’ai conscience de mon corps, je sais quand je dois ralentir la cadence. J’ai appris à m’écouter. Parfois – j’avoue – je vais un peu trop loin, et les jours qui suivent sont plus douloureux. Mais je prends tellement de plaisir sur le terrain que le jeu en vaut la chandelle !
J’adore faire partie d’une équipe, amener ma pierre à l’édifice de la construction d’un but. Je carbure aux victoires. Je suis tellement heureuse quand nous gagnons et quand j’ai l’impression d’avoir participé à la réussite de l’effort collectif. Les défaites me rendent tristes. Mais j’ai appris à perdre…, donc je relativise, ce n’est qu’un jeu !
« Plus je m’active moins j’ai de crampes ! »
Après mon ablation des ovaires en février 2023, j’ai dû réduire le rythme. Rapidement, j’ai pris du poids. J’étais essoufflée, j’avais mal aux genoux, des douleurs, des crampes un peu partout et des problèmes de sommeil. Recommencer le sport m’a aidée à résoudre ces petits soucis. Ma recette est simple et auto-prouvée : plus je m’active, moins j’ai de crampes ! Quand les entraînements sont annulés, c’est la catastrophe. Heureusement, il y a toujours la course à pied et le vélo (que j’utilise aussi pour aller travailler). Que ce soit avec mon conjoint ou avec mes amis, j’arrive toujours à embarquer quelqu’un dans mon sillage. Car le sport, c’est aussi du partage. À 2, à 4, à 11, peu importe tant que l’on se supporte !
Quand je vois les bienfaits que l’effort physique me procure, je me dis que cela doit être pareil pour tout le monde. Si la maladie n’est clairement pas un frein à la pratique du sport, il n’y a pas non plus besoin d’être malade pour en faire !
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