Juste avant d’entrer au bloc pour me faire opérer du sein, j’ai pris le temps de glisser à ma chirurgienne que je jouais au tennis. J’avais à cœur qu’elle fasse attention à mon bras droit, pour ne pas perdre ma mobilité. Et je crois que cela a marché, car je n’ai rencontré aucun problème en retrouvant ma raquette. Si je n’ai jamais été une grande compétitrice, le tennis fait partie de mon univers depuis que j’ai 12 ans. Et cela ne s’est pas arrangé en rencontrant mon mari et sa famille, de vrais fans de ce sport !
« Jouer en double est plus adapté à ma forme physique »
Ma belle-mère a joué sérieusement jusqu’à ses 70 ans et a été une source d’inspiration quand j’ai enfin pu retaper la balle après mes traitements. En la voyant faire, je me suis dit que je pouvais y arriver aussi. Je n’ai jamais eu d’appréhension après l’opération, tout s’est fait très naturellement.
Au début, je faisais mes services à la cuillère. Et puis j’ai préféré jouer en double, plus doux et adapté à ma forme physique, la chimio ayant laissé des traces, notamment des douleurs musculaires aux jambes et une perte de sensibilité au niveau des extrémités. Le tennis a toujours été, pour moi, synonyme de loisirs, de moments partagés au club, entre amis, en famille. Cela m’a fait du bien de retrouver cette ambiance, cette légèreté. Là-bas, l’étiquette de « malade », que j’ai la sensation de traîner sur le front depuis le diagnostic de mon cancer métastasé, reste au vestiaire. Avec mes partenaires de jeu, je me sens “normale“, vivante. J’avais besoin de me prouver, à moi-même et aux autres, que j’étais capable de rejouer. D’ailleurs, pendant les traitements, je me suis projetée en me fixant l’objectif de disputer un tournoi amical en double avec mon fils de 14 ans.
« Il y a un vrai esprit de combativité »
Je voulais lui montrer que j’étais encore debout. Et j’ai réussi ! Nous avons réussi ! C’était un moment très fort, même si nous n’avons remporté qu’un match sur les 3 disputés ! Depuis, j’ai fait plusieurs autres petits tournois, toujours en double, dont celui organisé par mon club pour Octobre Rose. À cette occasion, j’ai joué avec Stéphanie, une amie, elle aussi touchée par le cancer.
C’est chouette de partager des parties ensemble, c’est très symbolique. Quand je tape la balle, je suis concentrée, je vis à fond l’instant présent. Chaque coup est unique, personne ne veut lâcher, il y a un vrai esprit de combativité. Mais, il y a aussi des moments très amusants ! Après un match, je suis fière de m’être battue, même si cela ne se solde pas toujours par une victoire. Au final, le tennis est une métaphore du parcours du cancer : une bataille, mais bien plus ludique !
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