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La surconsommation d’édulcorants augmente le risque de cancer

{{ config.mag.article.published }} 31 mars 2022

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Une étude épidémiologique française de grande ampleur vient d’établir un lien clair entre un excès de consommation d’édulcorants et le risque de cancer. 

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On le sait, le sucre n’est pas bon pour la santé. Il nous est pourtant très difficile de nous passer d’une petite douceur dans la journée. C’est pourquoi les industriels de l’alimentaire remplacent de plus en plus les sucres ajoutés par des additifs au fort pouvoir sucrant (et souvent faibles voire dépourvus de calories) : les édulcorants. A-t-on pour autant gagné au change ? L’étude épidémiologique menée par l’équipe du Dr Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, et publiée il y a quelques jours dans la revue PLOS Medicine apporte une réponse claire à cette question : non. Un excès de consommation de ces édulcorants augmente le risque de cancer. Décryptage avec Charlotte Debras, doctorante et première auteure de l’étude.

Comment avez-vous fait pour établir ce lien entre édulcorants et cancer ?

Charlotte Debras : Nos résultats reposent sur l’analyse des données de l’étude de cohorte NutriNet-Santé qui répertorie depuis 2009 les données de santé de plus de 100 000 volontaires français.

Les participants remplissent régulièrement des questionnaires en ligne qui permettent une évaluation très précise de leur exposition alimentaire. On leur demande par exemple de renseigner la nature et la marque de tous les produits qu’ils consomment. Cela nous permet de connaître leur composition exacte, notamment en additifs. Ils reçoivent également des questionnaires sur leur mode de vie, leurs caractéristiques socio-démographiques, leur activité physique, leur état de santé…

C’est la première fois que ce lien est établi ?

Il y a déjà eu des études expérimentales, in vitro et in vivo chez l’animal qui suggéraient la cancérogénicité de certains édulcorants comme l’aspartame. Mais ces résultats étaient débattus car d’autres études les contredisaient.

Il y a aussi eu plusieurs études observationnelles, comme la nôtre, mais elles se focalisaient uniquement sur les édulcorants contenus dans les boissons. C’est la première fois qu’on prend en compte l’ensemble des sources alimentaires d’édulcorants.

Où retrouve-t-on principalement des édulcorants ?

Dans la cohorte NutriNet-Santé, les édulcorants provenaient principalement des boissons sans sucres ajoutés. Viennent ensuite les édulcorants de table, comme les sucrettes qu’on met dans le café par exemple. Puis, les produits laitiers édulcorés.

Qu’avez-vous montré précisément ?

Nous avons montré une association entre une forte consommation d’édulcorants et un risque accru de cancer. Nous avons pu étudier séparément 3 édulcorants qui étaient les plus consommés par notre cohorte et donc, pour lesquels nous avions le plus de données : l’aspartame, l’acésulfame K et le sucralose.

Nous avons ainsi établi un lien entre un excès de consommation des 2 premiers et un risque accru de cancer. En revanche, nous n’avons pas démontré de lien avec le sucralose. Ce qui ne veut pas forcément dire qu’il ne joue pas un rôle dans la survenue des cancers. Le sucralose était beaucoup moins consommé que l’aspartame et l’acésulfame K par les participants de notre cohorte. Il est donc possible que nous n’ayons pas pu établir de lien parce que nous n’avions pas assez de données pour le mettre en évidence.

Qu’entendez-vous par “forte consommation” d’édulcorants ?

En fait, nous avons tout simplement séparé les consommateurs d’édulcorants de notre cohorte en 2 groupes en calculant la médiane1. Au-dessus de cette valeur, nous avons les forts consommateurs et, en-dessous, les faibles consommateurs.

Si on veut simplifier, chez les forts consommateurs, la moyenne de consommation était de 80 mg/jour.

Concrètement, ça correspond à quoi ?

Dans une canette de soda, il y a à peu près – cela peut varier d’une marque à l’autre – 130 mg d’édulcorants. Donc, 80 mg ça correspond à peu près à une demi canette. Cela signifie qu’à partir de 80 mg d’édulcorants par jour, vous augmentez votre risque de développer un cancer par rapport à une personne qui n’en consomme pas du tout.

Avez-vous pu chiffrer ce risque ?

Oui. Nous avons établi que les forts consommateurs d’édulcorants augmentent de 13% leur risque de développer un cancer – quelle que soit sa localisation – par rapport aux non-consommateurs. Mais il faut rester très prudent sur l’interprétation de ces résultats car ils ne sont valables que pour notre cohorte.

Cela signifie qu’ils ne sont pas extrapolables à la population générale ?

Les participants de l’étude NutriNet-Santé consomment moins d’édulcorants que la population générale2. Sans doute parce que ces personnes, qui ont choisi volontairement de se joindre à l’étude, font davantage attention à ce qu’elles mangent. L’écart entre les non-consommateurs et les forts consommateurs est donc plus faible que dans la population générale. Cela suggère que l’association que nous avons définie est sans doute sous-estimée.

Avez-vous observé une augmentation de certains cancers plus spécifiquement ?

Oui, nous avons observé des associations plus spécifiques avec le cancer du sein et les cancers dits “liés à l’obésité” : des cancers pour lesquels l’obésité a été identifiée comme un facteur de risque. Ce groupe de cancers comprend 14 localisations. On peut citer par exemple le sein, la prostate, le rein, le colorectal, l’endomètre…

Avez-vous une hypothèse qui expliquerait pourquoi le lien entre consommation d’édulcorants et risque de cancer est particulièrement important pour ces localisations ?

Il y en a plusieurs.  Concernant les cancers liés à l’obésité, l’augmentation du risque peut être liée à la prise de poids mais ce n’est pas la seule explication car lorsqu’on ajuste nos données en prenant en compte l’indice de masse corporelle, le lien  perdure. D’après d’autres études, les édulcorants pourraient augmenter le risque de cancer en favorisant l’inflammation, en endommageant l’ADN ou en perturbant le microbiote, notamment.

Quant au cancer du sein, il est possible qu’on ait observé une association plus spécifique car nous avions tout simplement plus de cas pour cette localisation dans notre cohorte. Le corollaire est aussi vrai : il est possible que nous n’ayons pas établi de lien fort avec d’autres localisations de cancer car nous n’avions pas assez de cas dans notre cohorte.

Quelles leçons peut-on tirer de vos résultats ?

Ce que nous avons montré c’est que l’exposition aux édulcorants, comme l’exposition aux sucres, est associée à un risque accru de cancer. On ne peut donc pas privilégier l’un par rapport à l’autre. Il faut donc diminuer de façon globale le goût sucré dans notre alimentation pour nous habituer à consommer moins de sucre et d’édulcorants et ce, dès le plus jeune âge.

Par ailleurs, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) réévalue régulièrement l’innocuité des additifs alimentaires. Nous espérons qu’elle prendra en compte notre étude dans leurs prochaines recommandations.

Propos recueillis par Emilie Groyer

1. La médiane est la valeur qui sépare une population en 2 de façon égale. Dans le cas présent, cela signifie que, parmi les consommateurs d’édulcorants, la moitié consomment plus de 80 mg/jour et l’autre moitié consomment moins de 80 mg/jour.
2. D’après les données de l’étude INCA3 publiée par l’Anses

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Emilie Groyer

Docteur en biologie, journaliste scientifique et rédactrice en chef du site web de Rose magazine

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