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Une fin de vie sereine en soins palliatifs

{{ config.mag.article.published }} 18 juin 2025

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Nathalie joue de la guitare pour l’une des soignantes de l’unité de soins palliatifs.

TÉMOIGNAGE. Depuis février 2025, Nathalie, 67 ans, était accueillie dans une unité de soins palliatifs en Bretagne. Atteinte d’un cancer du sein métastasé, elle avait choisi d’interrompre ses traitements pour privilégier une fin de vie apaisée. Peu avant son décès survenu la même année, en juillet, elle avait témoigné pour nous dans un entretien digne et lucide.

Mon cancer du sein, traité une première fois, est réapparu sous forme métastatique en 2020. J’ai alors suivi tous les protocoles proposés par mon oncologue. Mais les traitements successifs, devenus de moins en moins efficaces, me laissaient chaque fois plus affaiblie. Lorsque l’on m’a proposé une ultime chimiothérapie censée prolonger ma vie de quelques semaines, j’ai décidé d’y renoncer pour privilégier les soins palliatifs. Le prix à payer en termes de bien-être était trop élevé.

Une fin de vie réfléchie

La fin de vie est pour moi un sujet de réflexion depuis de nombreuses années. Mes parents étaient engagés à l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD). J’ai moi aussi rejoint cette association en 2006 car ses combats s’accordaient avec mes valeurs. J’y ai puisé les ressources pour réfléchir à ce qu’est une mort digne, sans aucun tabou.

J’ai donc pris le soin de rédiger mes directives anticipées bien avant d’intégrer le service de soins palliatifs où je réside désormais. Le jour où la douleur sera trop forte, j’ai demandé une sédation profonde et continue, pour m’éteindre en douceur.

Une vérité qui soulage

Je sais désormais que ce jour arrivera bientôt. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, j’ai ressenti un soulagement en apprenant que mon espérance de vie ne se comptait plus en années, mais en mois.

Depuis cinq ans, je vivais avec l’idée de mon décès, sans savoir quand il surviendrait. Aujourd’hui, ne plus nourrir d’illusions me permet d’accepter la réalité car on peut combattre la maladie, mais on ne combat pas la mort.

Un lieu pour mourir dans la dignité

Face à cette certitude, il ne me restait plus qu’à trouver un moyen de finir mes jours sans douleur, tout en gardant ma lucidité. Les soins palliatifs se sont imposés.

J’aurais pu en bénéficier depuis chez moi avec un suivi à domicile, mais une expérience passée m’a montré les limites de cette option : les horaires rigides, la perte d’intimité, et le poids que cela aurait été pour ma compagne de m’avoir à la maison. Je ne voulais pas lui imposer cela. Je suis plus sereine en étant soignée en dehors de chez moi.

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Pour s’approprier sa chambre, Nathalie invite chaque personne qui lui rend visite à afficher une photo d’elle au mur.

J’ai la chance d’avoir obtenu une place dans une unité de soins palliatifs proche de ma maison, ce qui facilite les visites. Mes proches sont les bienvenus à tout moment, le service fait tout pour que leurs allers et venues soient les plus simples possibles. C’est rassurant pour moi, car si je ne mourrais probablement pas chez moi, je sais que je ne finirai pas mes jours seule, isolée.

Parfois, je peux même retourner quelques heures à la maison, voir mon jardin, retrouver mes rosiers et ma maison pleine de souvenirs. C’est presque comme si je finissais mes jours dans des conditions normales, sans aucun stress. Dans ma chambre d’hôpital, j’ai pu tapisser les murs avec des photos des gens que j’aime. J’ai accès à mon matériel de dessin, je peux jouer de la guitare… je m’y sens bien. C’est l’essentiel.

Les soins palliatifs, un cocon de douceur

Les soins palliatifs sont bien plus qu’un service médical : ce sont des cocons de douceur.

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Ici, on ne soigne plus le cancer, on prend soin de moi. Cette approche centrée sur la personne change tout. Le personnel est d’une attention rare, toujours disponible. Même pendant leurs réunions, si on les appelle, ils viennent à notre chevet. Un tel niveau de dévotion ne se retrouve dans aucun autre service hospitalier, et du temps à l’hôpital, j’en ai passé !

Spiritualité côté jardin

Ici, j’ai aussi la chance de profiter d’un petit jardin. Je n’ai jamais cru en Dieu, mais j’ai développé une forme de spiritualité très imbriquée avec la nature. Dans ce petit espace vert, je l’observe changer jour après jour. Elle trouve ici les moyens de s’exprimer et m’aide ainsi à conserver une forme de paix intérieure.

Bien entourée dans ce joli cadre, et après avoir tout fait pour, je peux le dire : je suis sereine et non, je n’ai pas peur de la mort.

Propose recueillis par Richard Monteil


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Richard Monteil

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