Face aux cancers, osons la vie !



{{ config.search.suggestions }} soin de support soin de socio-esthétique détente et bien-être perte de cheveux liée au cancer sport adapté au cancer ongles fragilisés par le cancer perte de sourcils liée au cancer maquillage des cils perte de cils liée au cancer angoisse et stress liés au cancer

La société savante de gynécologie, SFCPCV, veut stopper les « fake news » autour des vaccins contre les HPV

{{ config.mag.article.published }} 11 janvier 2019

{{ bookmarked ? config.sharing.bookmark.remove : config.sharing.bookmark.add }}
Photo by rawpixel on Unsplash

La société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale se bat contre les polémiques autour des vaccins contre les HPV, virus responsables notamment des cancers du col de l'utérus. Arguments scientifiques à l'appui, Jean Gondry, gynécologue obstétricien et président de la société savante, nous explique pourquoi il s'agit de "fake news".

{{ config.mag.article.warning }}

« Stop aux fake news« , voici le titre de la présentation qu’a faite, hier à la presse, Jean Gondry, gynécologue obstétricien au CHU d’Amiens et président de la SFCPCV1. À la veille du congrès « HPV : col utérin et autres localisations », le médecin souhaitait faire un point sur les « fausses informations qui pullulent sur internet autour de la vaccination contre les HPV. »

Pas de corrélation avec la survenue d’une maladie auto-immune

Dès leur sortie, ces vaccins avaient déjà été accusés de provoquer des maladies auto-immunes. Pour répondre à ces attaques, l’Agence nationale pour la sécurité du médicament (ANSM) avait conduit une étude épidémiologie de grande ampleur : plus de 2 millions de jeunes filles, âgées de 13 à 16 ans, vaccinées ou non, ont été suivies de 2008 à 2012. Sur les 14 maladies auto-immunes recherchées, les chercheurs n’ont établi de lien qu’avec l’apparition d’un syndrome de Guillain Barré (SGB) : une maladie qui atteint les nerfs périphériques, caractérisée par une paralysie progressive, qui disparaît au bout de quelques mois dans la grande majorité des cas. Mais corrélation n’est pas causalité comme le rappelait le rapport : « Ainsi, en faisant l’hypothèse (non établie) que l’association mise en évidence est bien de nature causale, le nombre de cas de SGB attribuables à la vaccination serait de l’ordre de 1 à 2 cas pour 100 000 jeunes filles vaccinées. » Une causalité non établie et un risque très faible : des résultats qui ne remettent pas en cause le bénéfice de la vaccination.

Pas d’augmentation du nombre de cancers

Récemment, une nouvelle polémique a émergé : ces vaccins ne protègeraient pas contre le cancer du col de l’utérus mais le provoqueraient ! Ces accusations ont été véhiculées par deux personnalités : Nicole Delépine, ancienne cancérologue pédiatrique, et Gérard Bapt, ancien député. Selon eux, le nombre de cancers du col de l’utérus aurait augmenté depuis le début de la vaccination chez les femmes de la tranche 20-25 ans.

Leurs allégations reposent notamment sur une étude australienne qui montre une augmentation de 114% des cas de cancers du col de l’utérus dans cette population entre 2007, date du début de la vaccination, et 2014, date des données les plus récentes à disposition. Des chiffres qui ne permettent cependant pas de lier vaccination et cancer comme l’explique Jean Gondry : « Les jeunes filles qui se sont faites vacciner en 2007 avaient entre 12 et 13 ans, cela signifie qu’en 2014, elles n’avaient que 19 à 20 ans. Les jeunes filles vaccinées ne se trouvent donc pas dans la tranche d’âge des 20-25 ans. Il est impossible de conclure que les jeunes filles vaccinées en 2007 ont eu une augmentation du cancer du col en 2014. Ça n’a pas de sens. Il faudrait attendre les chiffres de 2019 pour le savoir. Par ailleurs, on observe une augmentation des cancers du col de l’utérus dans beaucoup de pays et ce, quelle que soit la tranche d’âge. » Aucun lien avec la vaccination donc puisque celle-ci concerne les jeunes filles n’ayant pas encore eu de rapports sexuels.

Autre critique du gynécologue à la polémique : le choix des années comparées. « Pour prouver l’augmentation de 114%, ils ont comparé l’année 2006 avec l’année 2013. Ce n’est pas faux » reconnaît Jean Gondry, graphique à l’appui.

Contrairement à ce que dit la polémique en cours, la vaccination HPV n'est pas responsable de l'augmentation du nombre de cancer du col de l'utérus

 

« Mais si je prends les années 2004 et 2014, poursuit-il, on observe une diminution. Pour autant, je ne vais pas vous annoncer ça, ça n’aurait pas plus de sens. Si ce n’est pas faux en terme de chiffre, c’est faux en terme d’interprétation. Ce n’est pas à partir de 2 années prises ponctuellement qu’on peut conclure sur l’incidence d’un événement. Il faut lisser les choses. »

Contrairement à ce que dit la polémique en cours, la vaccination HPV n'est pas responsable de l'augmentation du nombre de cancer du col de l'utérus

 

« Ce qu’on sait c’est que dans les pays où la vaccination est bien organisée, on a une réduction très importante des lésions précancéreuses chez les jeunes filles vaccinées » ajoute le gynécologue. « Nous n’avons pas encore prouvé que cela a une incidence sur le cancer mais c’est logique : il y a un délai en moyenne de 20 ans entre l’infection par le HPV et l’apparition du cancer. L’impact de la vaccination ne sera donc visible que dans quelques années » conclut Jean Gondry.

Le saviez-vous ?

Quand on pense HPV, on pense automatiquement cancer du col de l’utérus. Ces virus sont en effet associés à la quasi totalité de ces cancers. Ce que l’on sait moins c’est que les HPV sont également associés à 90% des cancers de l’anus, 50% des cancers de la verge, 40% des cancers de la vulve, 70% des cancers du vagin et 40% des cancers de l’oropharynx.

Emilie Groyer

1. Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale


{{ config.mag.team }}

Emilie Groyer

Docteur en biologie, journaliste scientifique et rédactrice en chef du site web de Rose magazine

Cuisine et nutritionVrai-Faux

Cancer et alimentation : le vrai du faux

Je ne peux pas prendre mes médicaments avec un verre de jus de pamplemousse. Le soja est interdit aux femmes sous hormonothérapie. Les compléments alimentaires sont sans risque. Beaucoup d'idées reçues circulent autour de ce que l'on peut (ou non) manger ou boire quand on a un cancer. On démêle le vrai du faux.

27 septembre 2024

21:38

Symptômes et diagnostic {{ config.podcast.label }}

Osons la vie – L’annonce du cancer. Aurélie : « J’ai compris ce que c’était que d’être aimée à ce moment-là »

Chaque année en France, plus de 380 000 personnes reçoivent un diagnostic de cancer. L’annonce de la maladie est toujours un moment de bascule qui laisse une trace dans la mémoire de celles et ceux qui l’ont vécu. Dans cet épisode, découvrez l’histoire d’Aurélie. C’est au cours d’un examen gynécologique de routine qu’on lui découvre des masses au niveau de l’utérus. Une mauvaise nouvelle qui tombe d’autant plus mal, qu’elle vient de rencontrer un homme charmant. Est-ce que cette annonce signera la fin de cette belle histoire ?

20 mai 2024

51:36

Facteurs de risque et prévention {{ config.replay.label }}

Les cancers liés aux HPV – le Pr Badoual répond à vos questions

Beaucoup d'idées reçues circulent autour des cancers liés aux papillomavirus ou HPV. Le Pr Badoual, chef du service d'anatomie pathologie à Hôpital Européen Georges-Pompidou, démêle le vrai du faux. *Ce webinaire vous a été offert par RoseUp association. Si vous souhaitez soutenir nos actions, n’hésitez pas à adhérer : https://soutenir.rose-up.fr/adhesion/.... Merci !* Ce webinaire a été enregistré le 10 mai 2023.

5 février 2024

Facteurs de risque et préventionDécryptage

Cancer du col de l’utérus : ce cancer que l’on pourrait éviter…

Le cancer du col de l'utérus touche plus de 3000 femmes en France par an. Lié à une infection par un papillomavirus, ce cancer pourrait être éradiqué grâce au dépistage et à la vaccination. En Australie, c’est presque le cas. Et ici ? Où en est-on ? On fait le point.

8 janvier 2024