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Soigner, guérir, accompagner : c’est quoi, un bon médecin ?

{{ config.mag.article.published }} 21 avril 2015

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Il est d’abord celui qui doit nous soigner. Et même nous guérir, idéalement. mais… heu… c’est tout, docteur ?

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« J’ai eu beaucoup de chance. Et cette chance devrait être la même pour tout le monde. » Lorsque l’on interroge Catherine, 53 ans, sur ce qui fait, à ses yeux, un bon médecin, elle dit d’abord son bonheur de n’en avoir jamais rencontré de mauvais.

« Quand on m’a diagnostiqué un cancer du sein, il y a treize ans, j’ai fait l’expérience de ce que sont les bons médecins. Mon cancérologue, d’abord, qui a toujours pris le temps de m’expliquer ce qui se passait, de me décrire les effets secondaires que j’allais devoir affronter sans rien me cacher, comme je le lui demandais et dans un langage simple, sans charabia. Mon médecin de famille, ensuite. Toujours joignable, qui passait chez moi après chaque chimiothérapie, allait m’acheter mes traitements à la pharmacie quand je n’en avais pas la force ».

Elle ajoute: « L’un comme l’autre ont eu un rôle déterminant dans la façon dont j’ai abordé la maladie. Si j’avais été traitée différemment, relationnellement parlant, j’entends, je n’aurais pas eu la même force. »

Choisir son médecin selon son bagage scientifique ou empathique?

Qu’est-ce qu’un bon médecin ? Existe-t-il des qualités indispensables et des défauts rédhibitoires ? Faut-il, quand on le choisit, privilégier son solide bagage scientifique ou son empathie bienveillante ? La précision de son diagnostic ou sa capacité à faire preuve de pédagogie ? La durée de ses consultations ou la propreté de sa salle d’attente ?

Il y a plusieurs années, le Dr Jean Doubovetsky, généraliste à Albi, avait fait paraître Comment choisir son médecin ? (éd. Balland, aujourd’hui épuisé). Un vade-mecum complet qui dressait la liste d’une quinzaine de critères, allant de « son comportement vous convient-il ? » à « son cabinet est-il bien organisé ? » en passant par « est-il coordonné avec les spécialistes ? ».

Une grille d’évaluation comme notre société actuelle en raffole, avec toutes les limites que cela peut comporter. Car plus qu’un ensemble de critères objectivables, la relation entre un médecin et son patient est avant tout une histoire de rencontre entre deux individus, deux tempéraments.

Un bon médecin, un médecin soignant

« La question du « bon » médecin est éminemment subjective, confirme Delphine Daage, généraliste à Paris. Certes, établir le bon diagnostic et prodiguer les soins en conséquence sont primordiaux. À ce titre, d’ailleurs, nous devons sans cesse enrichir notre formation car, désormais, les connaissances évoluent très vite. Mais il est aussi indispensable d’écouter son patient, de comprendre ses demandes et de savoir donner de son temps. »

« Autrefois, poursuit Martin Winckler, médecin et auteur de La Maladie de Sachs (éd. P.O.L), un médecin était avant tout un « docteur », un privilégié éduqué, doté d’un statut et d’une aura sociale. Aujourd’hui, un bon médecin est à la fois un professionnel de santé formé selon des critères scientifiques, comportementaux et éthiques précis, et un soignant.

« Autrement dit : une personne que ses aptitudes empathiques portent à s’intéresser en premier au bien-être de la personne qui fait appel à ses soins. Le « bon » peut alors se définir en fonction de son souci de faire « bien » ce qu’on attend de lui professionnellement et humainement. Je réfute fermement l’idée selon laquelle on peut être un « bon » médecin sans empathie, ni capacité d’écoute et de communication. Ces qualités sont indispensables au fait de pouvoir soigner. »

« Autrefois, un médecin était avant tout un « docteur » »

Ce manque d’empathie, Frédérique, 36 ans, l’a expérimenté à plusieurs reprises: « À la naissance de ma fille, nous sommes allés voir le pédiatre le plus proche de chez nous, un vieux médecin à la veille de la retraite. Il n’a pas eu un regard ni une parole pour notre enfant. Pour arrêter ses pleurs, sa méthode a été pour le moins surprenante: il s’est penché sur elle en criant « Bouh! » histoire de la sidérer. Inutile de dire que nous n’y sommes jamais retournés ».

Des indicateurs essentiels à prendre en compte

Elle continue: « Je me souviens aussi de cette expérience chez une généraliste ostéopathe qui, tout en me massant le cuir chevelu, n’a rien trouvé de mieux que de me détailler tous les procès intentés par des patients à certains de ses confrères après des accidents postmanipulatoires. Elle était tellement occupée à me raconter ses histoires sordides qu’elle n’a pas repéré la grande angoissée et hypocondriaque que je suis et n’a pas mesuré qu’elle était en train de perdre définitivement une patiente. »

Faire preuve d’empathie, maintenir avec le patient un contact visuel, prendre en compte son émotion, ne pas l’interrompre, autant d’indicateurs essentiels d’une bonne relation patient-médecin. Mais une récente étude, publiée dans la revue Plos One, va plus loin. Elle démontre que ces attentions ne sont pas seulement « de confort ». Elles constituent une composante à part entière du travail thérapeutique.

En agissant sur des facteurs comme la pression artérielle ou la douleur, la qualité de la relation médecin-patient améliorerait en effet l’état de santé des malades, notamment de ceux qui souffrent de diabète, d’hypertension ou d’ostéo-arthrite.

Relation médecin-patient : une relation symétrique

Aujourd’hui, la qualité de cette relation humaine s’avère d’autant plus importante  que les patients sont davantage acteurs de leur maladie, et du coup plus exigeants vis-à-vis de leur médecin. Anne-Marie Moulin, médecin et philosophe, rapporte que le Dr Louis Portes, premier président du conseil de l’ordre au moment de sa création, pendant la Seconde Guerre mondiale, avait eu cette formule pour définir le rapport patient-médecin : « C’est une confiance qui rencontre une conscience. »

« Le malade était alors considéré comme un être « passif, aveugle et dolent », censé s’abandonner aux mains du savant. Mais de cette relation passive nous sommes passés à une relation symétrique. »

« L’un des rôles du médecin est précisément d’aider les patients à clarifier leurs désirs »

Désormais, donc, comme le décrit le médecin-écrivain Martin Winckler, « le patient peut et doit demander qu’on l’écoute, qu’on l’entende, qu’on prenne en compte son point de vue, qu’on respecte ses choix et ses refus, ses hésitations, qu’on réponde à ses questions. Je sais que le mot « exigence » est mal perçu d’un certain nombre de médecins, qui réagissent en disant : « Oui, mais maintenant, les patients demandent tout et n’importe quoi ! Ils ne sont jamais satisfaits. » Or, ils se trompent. L’immense majorité des patients a des problèmes assez simples. Seulement elle ne parvient pas toujours à les identifier, à les exprimer ».

Et de poursuivre: « L’un des rôles du médecin est précisément d’aider les patients à clarifier leurs désirs (ou leurs peurs). Et quand on fait ce travail-là, il y a très peu de patients « impossibles à satisfaire ». En vingt-cinq ans d’exercice, je compte sur les doigts des deux mains les malades dont je n’ai pas réussi à circonscrire les problèmes. Plusieurs d’entre eux souffraient – mais je l’ignorais au début – d’un trouble de la personnalité. D’autres étaient à la recherche d’un médecin particulier, que je n’étais pas. Avec certains, enfin, la relation ne pouvait effectivement pas progresser, de notre fait à chacun ».

Un bon médecin est un être humain

Peu importe dans ce cas l’expertise scientifique du médecin, sa disponibilité, son sens de l’écoute ou la couleur du papier peint de sa salle d’attente: quand ça ne passe pas, ça ne passe pas. Et le reconnaître nécessite quelque humilité. « Je n’ai jamais, enchaîne Martin Winckler, considéré ça comme des échecs, mais comme la manifestation du fait que je suis un être humain, pas une machine, et que je ne peux pas être un bon soignant pour tout le monde ».

« Il faut accepter de se dire : « Je fais de mon mieux, mais si ça ne marche pas, ce n’est pas nécessairement de la faute de qui que ce soit. » Ça aussi, c’est indispensable. Il faudrait d’ailleurs l’enseigner à tous les soignants et inciter ceux qui ne peuvent pas l’intégrer à faire un autre métier. On ne peut pas soigner sans humilité, sans autodérision et sans humour. »

Un précepte à ajouter au serment d’Hippocrate ?

Catherine Robin


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