Face aux cancers, osons la vie !

Quand les résultats de l'auto-complétion sont disponibles, utilisez les flèches haut et bas pour évaluer entrer pour aller à la page désirée. Utilisateurs et utilisatrices d‘appareils tactiles, explorez en touchant ou par des gestes de balayage.

{{ config.search.suggestions }} soin de support soin de socio-esthétique Rdv de socio-esthétique perte de cheveux liée au cancer ongles fragilisés par le cancer perte de sourcils liée au cancer sport adapté au cancer perte de cils liée au cancer maquillage des cils détente et bien-être

ESMO 2019. Cancer du sein triple négatif : une immunothérapie prouve son intérêt en phase précoce de la maladie

{{ config.mag.article.published }} 29 septembre 2019

{{ bookmarked ? config.sharing.bookmark.remove : config.sharing.bookmark.add }}

Combiner immunothérapie et chimiothérapie accroit les chances de faire disparaître les tumeurs du cancer du sein triple négatif localisé. C'est ce que montre une étude présentée aujourd'hui à l'ESMO. Une grande première pour un traitement innovant réservé jusque-là aux cancers en phase avancée.

{{ config.mag.article.warning }}

CE QU’IL FAUT RETENIR :

Le traitement : le pembrolizumab (Keytruda©), une immunothérapie anti-PD1, en combinaison avec une chimiothérapie avant la chirurgie (traitement néoadjuvant) et après la chirurgie (adjuvant).

Les patientes concernées : les femmes touchées par un cancer du sein triple négatif localisé.

Le bénéfice : augmentation des chances de faire disparaître la tumeur.

Les immunothérapies représentent un réel espoir pour nombre de patients touchés par le cancer. Malheureusement, leurs indications sont limitées pour l’heure aux malades en phase métastatique ou en rechute. Cela pourrait bientôt changer au vu des résultats de KEYNOTE-522 présentés aujourd’hui à l’ESMO.

Cette étude concerne les femmes touchées par un cancer du sein localisé  – c’est-à-dire ne présentant pas de métastases – triple négatif. Ce cancer n’exprime ni les récepteurs aux hormones (oestrogène et progestérone), ni HER2, un récepteur qui favorise la croissance des tumeurs. Il n’est donc sensible ni aux hormonothérapies qui bloquent l’action des hormones, ni à l’herceptin qui cible le HER2. Le cancer triple négatif, qui représente 15 à 20% des cancers du sein, est pour ces raisons l’un des cancers du sein les plus difficiles à soigner avec un taux élevé de récidives. Le traitement standard actuel prévoit de traiter les patientes par chimiothérapie avant de retirer la tumeur par chirurgie.

L’essai clinique de phase III a inclus 1 174 femmes. Les patientes du groupe traité ont reçu, avant leur chirurgie, une chimiothérapie néoadjuvante combinée au pembrolizumab, un anticorps dirigé contre le marqueur PD1 (lire notre article « Immunothérapie : le point sur les anticorps anti-PD1 et PDL1″). Puis, après la chirurgie, le pembrolizumab leur a été à nouveau administré en traitement adjuvant. Les patientes du groupe contrôle ont été traitées par une chimiothérapie néoadjuvante classique suivie d’une chirurgie et ont reçu un placebo pendant la phase adjuvante.

Une augmentation des chances de faire disparaître la tumeur

Les analyses à 15 mois montrent que le pembrolizumab améliore nettement la réponse pathologique complète (ou PCR) : chez 64,8% des malades traitées par pembrolizumab, la tumeur a totalement disparue ; chez 51,2% des malades du groupe contrôle. « Cette différence de 13,6% représente un bénéfice clinique significatif » note le Pr Peter Schmid, oncologue médical au Barts Cancer Institute de Londres et principal chercheur de l’étude.

Dans l’attente des résultats sur les rechutes et les effets indésirables

Les résultats concernant les risques de rechute, même s’ils sont prometteurs, sont encore trop préliminaires pour conclure. Ces données seront déterminantes pour décider les autorités de santé à accorder une autorisation accélérée à cette immunothérapie, même si le Pr Schmid s’est montré particulièrement optimiste, arguant le fait que des méta-analyses ont démontré qu’il existait une forte corrélation entre la PCR et la diminution des récidives. « 85 à 90% des femmes avec une PCR sont susceptibles d’être guéries » a-t-il lancé pendant la conférence de presse. Le Dr Barbara Pistilli, oncologue médicale à Gustave Roussy, reste plus prudente : « Cette corrélation a été démontrée avec une chimiothérapie néoadjuvante seule. Mais on ne peut pas dire avec certitude que ce sera la même chose avec ce nouveau protocole qui ajoute une immunothérapie à la chimiothérapie. Il faut donc attendre d’avoir plus de recul » modère-t-elle.

Le Pr Schmid présente les résultats de l'étude KEYNOTE au congrès de l'ESMO - roseup association face aux cancers osons la vie
Le Pr Schmid présente les résultats préliminaires du risque de rechute pendant le congrès de l’ESMO. La courbe verte représente les patientes traitées avec le pembrolizumab, la courbe rouge, le groupe contrôle.

Une autre question reste en suspens : celle des effets indésirables liés à l’immunothérapie.  « Certains sont permanents comme l’hypothyroïdisme ou le diabète. Il faudra donc bien peser l’intérêt de donner un traitement pouvant causer des toxicités irréversibles à des malades qu’on peut potentiellement guérir autrement. Encore une fois, il faut attendre les données de l’impact de ce nouveau traitement sur le risque de rechute pour voir si cela contrebalance les risques » explique le Dr Pistilli.

Le message de cette étude reste toutefois positif comme le reconnaît l’oncologue française : « Elle montre pour la première fois que l’immunothérapie pourrait être bénéfique dans les cancers du sein précoces. » Les applications sont donc potentiellement très larges.

BON À SAVOIR : Depuis mars 2022, le pembrolizumab est accessible aux patientes françaises dans cette indication (cancer du sein triple négatif à un stade localisé, en traitement néodjuvant et adjuvant c’est-à-dire avant et après la chimiothérapie). Pour en savoir plus, lisez notre article « Cancer du sein triple négatif : le pembrolizumab accessible à un stade précoce de la maladie »


{{ config.mag.team }}

Emilie Groyer

Rédactrice en chef du site web de Rose magazine. Titulaire d'un doctorat en biologie, Emilie a travaillé 10 ans dans le domaine des brevets en biotechnologie avant d'opérer une reconversion dans le journalisme. Elle intègre la rédaction de Rose magazine en 2018. Sa spécialité : vulgariser des sujets scientifiques pointus pour les rendre accessibles au plus grand nombre.

Recherche et essais cliniquesActualité

Nouveaux traitements contre les cancers du sein HER2+ : ce qu’il faut retenir du congrès de l’ESMO 2025

Comme chaque année, de nouveaux traitements contre le cancer ont été présentés au congrès européen de cancérologie (ESMO). Dans les cancers du sein HER2+ localisés, le enhertu remonte les lignes de traitement. Décryptage avec le Pr Thomas Bachelot, oncologue au Centre Léon Bérard (Lyon).

30 octobre 2025

Recherche et essais cliniquesActualité

Nouveaux traitements contre les cancers du sein triple négatifs : ce qu’il faut retenir du congrès de l’ESMO2025

Comme chaque année, de nouveaux traitements contre le cancer ont été présentés au congrès européen de cancérologie (ESMO). Dans les cancers du sein triple négatifs, les ADC changent la donne et ce, dès l'apparition des premières métastases. Décryptage avec le Pr Thomas Bachelot, oncologue au Centre Léon Bérard (Lyon).

30 octobre 2025

Recherche et essais cliniquesActualité

Nouveaux traitements contre le mélanome uvéal : ce qu’il faut retenir du congrès de l’ESMO2025

Comme chaque année, de nouveaux traitements contre le cancer ont été présentés au congrès européen de cancérologie (ESMO). Le Dr Manuel Rodrigues, oncologue et chercheur à l'Institut Curie (Paris), décrypte pour nous les principales annonces dans le mélanome uvéal.

29 octobre 2025

Recherche et essais cliniquesActualité

Nouveaux traitements contre les cancers de l’ovaire : ce qu’il faut retenir du congrès de l’ESMO2025

Comme chaque année, de nouveaux traitements contre le cancer ont été présentés au congrès européen de cancérologie (ESMO). Dans le cancer de l'ovaire, deux nouveaux traitements offrent un espoir aux patientes dont le cancer est devenu résistant aux traitements classiques. Décryptage avec le Dr Manuel Rodrigues, oncologue et chercheur à l'Institut Curie (Paris).

28 octobre 2025