Le 8 novembre 2017, je venais d’avoir 45 ans quand on m’a détecté une tumeur au sein gauche. Le lendemain, j’ai annoncé à mon employeur que j’étais arrêtée pour un an. Deux semaines plus tard, je subissais une mastectomie. Puis il y a eu 5 mois de chimio, des rayons et de l’hormonothérapie que je prends encore. Le moral dans tout ça ? Il a fluctué en fonction des jours, du degré de souffrance liée à l’ablation de mon sein par exemple. J’ai la chance d’avoir 3 meilleures amies, qui ont toutes été formidables. Même si aucune d’entre elles ne vit en région parisienne, elle se sont arrangées pour que je ne sois jamais seule pendant mes traitements.

Des mots en couleur évoquant tout ce que j’aime

Pour ma première chimio, c’est Gaëlle qui est montée de Marseille à Paris. Sa nature très généreuse, sa faculté de penser aux autres m’ont toujours impressionnée. Elle est arrivée avec des bagages débordant de cadeaux ! Des DVD, des livres, un bracelet…. Et un tee-shirt, qui m’a particulièrement touchée. J’avais dû lui dire que le contact des vêtements, depuis mes opérations, pouvait me faire mal.  Elle m’avait donc choisi une pièce taille XL dans un coton ultra-doux, sur laquelle elle avait brodé, à la main, des mots en couleur évoquant des lieux, des êtres que j’aime, et mes hobbies préférés : « rires », « la salsa », « Paris », « le monde » (nous nous étions rencontré à Belgrade, et nous avions beaucoup voyagé), les prénoms de mes quatre enfants… La couture n’étant pas son truc, elle avait dû y passer un temps fou !

Je ne me rappelle plus si, à l’époque, je lui avais assez dit merci pour son geste. L’important finalement c’est que Gaëlle sache que, six ans plus tard, je dors encore avec son tee-shirt. C’est mon doudou. Il est un peu troué à force de passer à la machine à laver, mais j’ai toujours plaisir à m’y pelotonner. Contrairement à mon “chemisier de chimio“ que j’ai également gardé, je ne l’associe pas au cancer. Lui, c’est un tee-shirt d’amour !