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On en pense quoi… des probiotiques ?

{{ config.mag.article.published }} 18 juillet 2022

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Quand les traitements du cancer perturbent l’équilibre intestinal, certaines pensent aux probiotiques pour le restaurer. Mais est-ce vraiment faire une fleur à votre flore ?

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Une infection urinaire, des diarrhées, de la fatigue… il y en a pour tous les maux. Ils sont aussi largement conseillés pour chouchouter au quotidien le microbiote, et préserver son équilibre. L’engouement est tel que le marché de ces produits, qui représentait 32 milliards d’euros en 2017, pourrait atteindre 57 milliards d’euros en 2025 !

De quoi parle-t-on ? Des probiotiques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) en donne la définition suivante : ce sont « ces micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, ont un effet bénéfique sur la santé de l’hôte ». Vendus sous forme de gélules ou en poudre, ils constituent des milliards de bactéries et/ou de levures prêtes à investir vos intestins pour en rétablir l’écosystème, le fameux microbiote, qui joue un rôle crucial dans la régulation du système immunitaire, et dans bien d’autres mécanismes indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.

On peut donc légitimement penser qu’ils sont d’autant plus utiles en plein traitement d’un cancer. Oui, mais ce n’est pas si simple. Tour d’horizon en 3 questions sur ce que l’on sait, et ce que l’on sait moins, à leur sujet.

À quelle souche se vouer ?

Vous êtes sous chimio ? Ces traitements au long cours sont réputés altérer votre flore intestinale. Sans compter que l’on peut également vous prescrire des antibiotiques, qui peuvent aussi être dévastateurs pour votre microbiote. Vous en subissez d’ailleurs les effets indésirables : diarrhées ou constipations sévères, douleurs abdominales… La solution qui vient immédiatement à l’esprit : faire une cure de probiotiques. Reste à savoir lesquels.

À ce jour, vous avez le choix entre 2 options : ceux qui ont le statut de médicaments et les autres. Dans la première catégorie, vous trouverez des souches de Lactobacillus rhamnosus et Lactobacillus acidophilus (bactéries), ainsi que de Saccharomyces boulardii et de Saccharomyces cerevisiae (levures). Ces micro-organismes vivent naturellement dans les intestins ; et, quand ils viennent à manquer, cela provoque un déséquilibre, ou une dysbiose, du microbiote. D’où les effets indésirables mentionnés plus haut. Ces levures et bactéries sont donc disponibles en pharmacie, encapsulées dans 4 médicaments : Ultralevure, Bacilor, Lactéol et Carbolevure. Ce sont les seuls produits à avoir le statut de médicaments, mais ils ne sont pas remboursés, les autorités sanitaires ayant jugé que leur efficacité n’était pas suffisamment probante pour qu’ils soient pris en charge par la Sécurité sociale.

En dehors de ces 4 là, tous les autres produits disponibles sont des compléments alimentaires. Pour eux, aucune étude d’efficacité n’est demandée avant leur mise sur le marché. Mais, en contrepartie, les fabricants n’ont pas le droit d’utiliser le terme probiotique. C’est donc avec soin et précaution que les marketeurs choisissent leurs mots pour suggérer que leurs gélules en contiennent. Sur les emballages, vous trouverez ainsi des expressions comme « microbiotiques », « confort intestinal », « ferments lactiques », « bon pour le fonctionnement de la muqueuse intestinale ». Beaucoup proposent plusieurs souches, certaines d’entre elles sont des probiotiques que l’on retrouve dans les médicaments cités plus haut, d’autres non.

Ces cocktails de micro-organismes sont-ils plus efficaces que de miser sur une seule souche ? Quand on pense que les intestins d’un adulte hébergent 100 000 milliards de bactéries représentant 500 espèces différentes, on imagine que oui. Cette formidable diversité compose chez chacun d’entre nous un microbiote unique, comme une empreinte digitale, qui nous identifie et nous distingue. Et c’est là que tout se complique. On constate que certains microbiotes accueillent volontiers des micro-organismes venus de l’extérieur, tandis que d’autres feront de la résistance. Cela peut expliquer pourquoi chez certaines personnes en dysbiose les cures de probiotiques ne fonctionnent pas. Elles ont peut-être besoin de souches spécifiques. Or les produits communément accessibles n’offrent pas ce degré de personnalisation. Aussi les chercheurs travaillent-ils sur une toute nouvelle piste pour restaurer le microbiote de façon plus pertinente : la greffe fécale.

LES PROMESSES DE LA GREFFE FÉCALE

La transplantation de microbiote fécal (TMF) consiste à transférer à un malade des selles recueillies auprès d’un donneur jugé sain. On peut aussi prélever les propres selles du patient (greffe autologue) avant un traitement susceptible d’altérer sa flore intestinale. Dans le domaine de l’oncologie, son utilisation est pour l’instant limitée à des essais cliniques. Cette technique a déjà montré qu’elle permettait d’atténuer les effets indésirables digestifs liés à l’immunothérapie chez des patients traités pour un mélanome.

Mais, pour l’heure, les résultats les plus encourageants de la TMF concernent les cancers du sang, en particulier pour prévenir les complications de la greffe de moelle osseuse, qui augmentent en cas de dysbiose de la flore intestinale. Néanmoins, on ignore encore combien de temps les bénéfices de cette technique persistent, et si la greffe fécale améliore la survie des malades. Pour le savoir, il faut attendre les conclusions d’un essai clinique mené conjointement par le service d’hématologie du CHU de Clermont-Ferrand et le service d’hématologie de la Pitié-Salpêtrière.

Peut-on en prendre au long cours ?

L’effet des probiotiques est de courte durée. D’après la littérature scientifique, une fois que l’on arrête d’en prendre, ils résisteraient entre 2 et 20 jours dans le tube digestif. Très rapidement, en effet, nos micro-organismes autochtones reprennent le dessus. « La flore intestinale est très résiliente. Après un événement entraînant une dysbiose, elle revient à son état de base », souligne le Dr Aurore Dougé, oncologue médical au CHU de Clermont-Ferrand. Dans le cas de cancer provoquant des dysbioses importantes et répétées, on suppose que l’apport de probiotiques est nécessaire tout au long de la prise en charge.

Mais ce n’est pas si simple, car ces micro-organismes ne sont pas anodins ni sans effets secondaires. On a découvert qu’ils peuvent, dans certains cas, empêcher le microbiote de revenir à la normale, notamment après une cure d’antibiotiques. Et, chez les malades du cancer, ils pourraient même affecter l’efficacité des traitements. Lors du dernier congrès de l’Association américaine pour la recherche sur le cancer, une équipe de scientifiques a ainsi rapporté que les patients atteints de mélanome auraient 70 % de chances en moins de répondre à l’immunothérapie s’ils prenaient des probiotiques en automédication. Les souches en cause n’ont pas été précisées, mais ce résultat va dans le sens de ce que l’on soupçonne : les probiotiques sont susceptibles de déstabiliser les bonnes bactéries autochtones et d’induire ou d’entretenir une dysbiose. Faut-il alors tout bonnement s’abstenir quand on souffre de cancer ? Le mieux est encore d’en discuter avec son oncologue.

Où trouver les meilleurs probiotiques ?

Dans l’alimentation, qui reste la source la plus fiable. Pour nourrir votre flore avec des micro-organismes utiles, mettez dans vos assiettes régulièrement des yaourts, du fromage, du kéfir (boisson fermentée) ou du lait ribot. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi nourrir ces petites bactéries bénéfiques pour qu’elles puissent s’épanouir et coloniser l’intestin. Comment ? En leur apportant des prébiotiques. « Ce sont des glucides complexes indispensables aux probiotiques, et en particulier aux bactéries qui stimulent le système immunitaire. En effet, sans les prébiotiques, elles ne peuvent pas fabriquer une molécule baptisée acide butyrique, qui tient en alerte nos défenses immunitaires », décrit le Dr Philippe Pouillart, enseignant-chercheur en pratiques culinaires et santé à UniLaSalle*.

Alors, pour soutenir votre microbiote, et donc vos défenses naturelles, faites la part belle aux fruits et légumes (fraises, tomates, topinambours, artichauts, choux, courges, peau de la courgette…), mais aussi aux céréales complètes et aux légumineuses (lentilles, petits pois, pois chiche…). « Pour les patients qui ont du mal à digérer ces aliments, l’idéal est de faire des salades composées en assemblant de petites portions de chaque chose, suggère Philippe Pouillart. Et si cela ne passe toujours pas, alors il faut s’écouter et ne pas insister. »

À LIRE

Quelle alimentation pendant un cancer ?, de Philippe Pouillart, éditions Privat, 2019.

 

Merci au Pr Mohamad Mohty, chef du service d’hématologie clinique et de thérapie cellulaire de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, et au Pr Laurence Zitvogel, qui dirige le laboratoire d’immunologie des tumeurs et immunothérapie contre le cancer à l’institut Gustave-Roussy (Villejuif).

Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 19, p. 94)


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