Après un cancer, la fin des traitements n’est pas forcément synonyme d’un retour à la vie normale. Entre 25 et 40 % des femmes traitées pour un cancer du sein souffrent ainsi de fatigue, symptôme dépressif, anxiété ou douleurs pendant les années qui suivent.
L’acupression, une discipline de la médecine traditionnelle chinoise qui consiste à appuyer avec ses doigts sur des points d’acupuncture, pourrait présenter une alternative aux solutions médicamenteuses parfois associées à des effets secondaires notoires ou des phénomènes d’accoutumance. C’est ce qu’a montré l’équipe du Dr Zick de l’Université de Michigan.
En 2016, cette même équipe avait déjà montré que l’acupression diminuait la fatigue post-cancer. Dans un nouvel article publié il y a quelques jours, elle s’est penchée sur l’effet de cette pratique chinoise sur la douleur chronique, les symptômes dépressifs et l’anxiété. Pour ce faire, les chercheurs ont répartis 288 femmes guéries d’un cancer du sein, mais souffrant toujours d’au moins un de ces troubles, dans 3 groupes : le premier groupe continuait de prendre le traitement qui lui avait été prescrit, le deuxième pratiquait quotidiennement une acupression relaxante et le troisième, une acupression stimulante.
Un soulagement des troubles dépressifs, de la douleur et l’anxiété
Après 6 semaines, les chercheurs ont observé que l’acupression relaxante est la plus efficace des 3 méthodes pour soulager les troubles dépressifs avec une réduction des symptômes de 41,5%. L’acupression stimulante et les traitements classiques ont en revanche des effets comparables.
Concernant la douleur, les 2 types d’acupression sont plus efficaces que les traitements classiques avec une réduction de la douleur de 28,9% pour l’acupression relaxante et 23,7% pour l’acupression stimulante.
Même constat pour l’anxiété : les acupressions relaxante et stimulante soulagent davantage que les traitements classiques.
Un bénéfice qui ne se maintient pas dans le temps
L’effet bénéfique de l’acupression disparaît toutefois après l’arrêt de cette pratique, sauf dans les troubles anxieux où l’efficacité de l’acupression stimulante persiste pendant au moins 4 semaines.
Comment cela est possible ? Les auteurs avancent plusieurs hypothèses. La première est celle de l’effet placebo. Toutefois les chercheurs considèrent cette explication peu probable. Les femmes des groupes acupression n’ont en effet reçu que très peu d’attention supplémentaire : environ 10 minutes avant l’étude, le temps de leur enseigner l’acupression. Les chercheurs ont en revanche observé chez certaines femmes un impact sur leur connectivité cérébrale. L’effet de l’acupression pourrait donc reposer sur des mécanismes cérébraux.
Tout cela reste bien entendu à vérifier.
POINT ANTI-STRESS
Lorsque vous êtes stressées, stimulez le point d’acupuncture appelé « Hoku » ou Large Intestin 4 : pour cela, appuyez profondément dans le creux du pli entre votre index et votre pouce pendant quelques minutes.
Cela peut être un peu douloureux. Un mal pour un bien.
Emilie Groyer