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Aider son corps à mieux récupérer en mobilisant son cerveau

{{ config.mag.article.published }} 26 mai 2021

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Notre cerveau assure en permanence le bon fonctionnement de notre corps, sans qu’on ne lui demande rien. Et si, justement, on décidait de le solliciter pour qu’il nous aide à mieux vivre la maladie et les traitements ?

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« La santé, c’est dans la tête ! » Comme si pour rester en forme, ou se soigner, il suffisait de le vouloir. Exaspérant ? Peut-être, mais pas totalement insensé. Dans notre boîte crânienne, notre cerveau intervient en permanence pour que l’on reste debout, vivant et autant que possible en bonne santé. Nous restons d’ailleurs complètement inconscients de tout ce qu’il fait pour notre bien. Et si lui donner un coup de main, consciemment, pouvait encore améliorer son action sur notre organisme ? En d’autres termes, peut-on s’aider à aller bien en y pensant ? Eh bien, oui ! Exemple ? Dans le domaine de la douleur, on dispose aujourd’hui d’outils – comme l’hypnose – qui permettent de solliciter notre cerveau afin de diminuer cette sensation au mieux désagréable, au pire insupportable.

Comment ça marche ? Lorsque nous nous cognons le pied contre une table basse, le choc provoque l’envoi d’un signal via nos nerfs, lequel va activer une quinzaine de régions de l’encéphale : c’est ce qu’on appelle la matrice douloureuse. Elle connecte des zones liées à la douleur, bien sûr, mais aussi d’autres zones, liées notamment aux émotions et à la mémoire. C’est pourquoi une personne qui se cogne le pied pour la première fois n’en ressentira pas la douleur de manière aussi intense qu’une personne qui s’est déjà cassé l’orteil de cette façon et qui en garde un souvenir pénible. « Quand on a peur ou qu’on anticipe une douleur, notre corps ouvre toute sa sensibilité au signal, ce qui va “allumer” beaucoup plus de zones du cerveau », explique le Dr Aurore Marcou, médecin anesthésiste-réanimateur.

« L’hypnose permet d’éteindre ou de réduire l’activation des zones de la douleur » – Dr Aymeric Guillot

À la Fondation Rothschild, où elle travaille, elle pratique l’hypnose et constate ses effets positifs sur la récupération de ses patients après une opération. « Une séance d’un quart d’heure avant une intervention peut suffire. Je vais, par exemple, leur demander de s’imaginer dans un lieu où ils se sentent bien. Ça leur permet d’entrer dans une bulle et de faire abstraction du milieu médical où ils se trouvent et qui est très stressant ». Ce simple exercice va changer la façon dont le cerveau interprétera le signal. « L’hypnose permet d’éteindre ou de réduire l’activation des zones de la douleur et les communications entre elles », précise le Dr Aymeric Guillot, enseignant-chercheur à l’université Claude-Bernard-Lyon-1 et spécialiste de la neurophysiologie des processus mentaux.

Ce retour au calme du cerveau diminue également les effets indésirables de l’intervention : « La chirurgie provoque une inflammation que l’on peut suivre en mesurant un marqueur : l’IL-6. Des études ont montré que, en pratiquant l’hypnose, on en produit moins », détaille le Dr Marcou. Résultat : les malades ont besoin de moins d’anesthésie pendant l’opération, sont moins fatigués après et consomment moins d’antidouleurs.

Autre outil particulièrement intéressant pour faciliter la récupération : la visualisation. Cet exercice consiste à s’imaginer répéter une action, le plus précisément possible. Il est bien connu des sportifs de haut niveau, qui y ont recours pour préparer une compétition importante. Visualiser à l’avance leurs actions – et leur victoire – leur permet d’être plus confiants, plus concentrés le jour J. Et, en bonus, d’améliorer leur capacité motrice… sans se fatiguer !

Récupérer mieux et plus vite grâce à la visualisation

Cette découverte étonnante trouve aujourd’hui sa traduction en phase postopératoire. « Concrètement, on va demander à nos patients de créer un scénario dans lequel ils vont utiliser leur muscle lésé. Par exemple, dans le cas d’une opération du genou : dans un premier temps, on va demander à la personne d’imaginer qu’elle le plie et l’étend ; puis, on va passer à des mouvements plus complexes, détaille le Dr Guillot. En fait, cela correspond à peu près aux exercices que les kinésithérapeutes leur demanderont de faire une fois qu’ils seront remis ». Il s’agit d’un véritable entraînement, qui demande répétition et rigueur. Les séances ne durent d’ailleurs pas plus de vingt minutes, car elles exigent une grande concentration. Mais les résultats sont au rendez-vous : le simple fait d’imaginer effectuer un mouvement, sans le faire réellement, permet de limiter la perte de force et d’amplitude musculaire. « Le travail mental ne va pas prévenir la fonte musculaire. Il joue sur les facteurs nerveux de la force », précise ainsi le chercheur. Lorsqu’un muscle n’est pas sollicité, les zones du cerveau qui contrôlent sa motricité diminuent au profit des zones alentour. « Mais faire un mouvement ou imaginer qu’on est en train de l’effectuer activent les mêmes zones du cerveau ». Ainsi la visualisation permet de préserver ces zones en faisant croire au cerveau qu’elles sont toujours utilisées.

Cette technique peut également être mise en œuvre avant des séances de chimiothérapie ou de radiothérapie. « Dans ce cas, la visualisation aidera à gérer les nausées, la douleur, la faiblesse… On demandera d’abord au malade de s’imaginer quitter l’hôpital après sa cure en pleine forme, tonique… Ensuite, on pourra travailler de façon plus personnalisée, souligne Aymeric Guillot. On verra avec le malade quelles actions de la vie quotidienne il a du mal à réaliser pour imaginer des scénarios plus précis et adaptés ». Et, bien sûr, positifs. Si les mécanismes cérébraux sous-jacents sont encore mal connus, l’effet est réel.

Certains médecins n’hésitent d’ailleurs pas à utiliser la visualisation pour potentialiser les effets des traitements anticancéreux. C’est le cas de Patrick Lemoine, psychiatre et spécialiste de l’effet placebo. « Une de mes patientes, atteinte d’un cancer du sein, m’a confié un jour que lorsqu’elle pensait à son cancer elle voyait, comme souvent, un crabe qui dévorait son sein. Comme elle était gourmande, je lui ai demandé d’inventer tous les jours une recette à base de ce crustacé et de la déguster dans sa tête ». C’est peu dire qu’elle s’est régalée à se visualiser en train de broyer et démembrer de toutes les manières possibles la bête, et au final ? « Elle a guéri. Elle aurait sans doute guéri de toute façon, mais ses oncologues ne s’attendaient pas à ce qu’elle réponde si bien au traitement ».

Un nouveau levier : le nerf vague

Impossible de savoir ce qu’il s’est passé dans le cerveau de cette femme. Ou d’évaluer l’impact réel de cet exercice sur son cancer. Les études montrent toutefois que la reprise de contrôle par un patient sur sa maladie, l’attente du bénéfice d’un traitement et même la bienveillance du médecin activent des zones du cerveau impliquées dans la régulation de nos défenses naturelles. Or c’est un fait bien établi aujourd’hui que la progression du cancer est fortement corrélée à la réponse de notre système immunitaire. Certains globules blancs vont la ralentir en tuant directement les cellules tumorales. Ce sont d’ailleurs ces cellules immunitaires que les nouveaux traitements d’immunothérapie cherchent à stimuler. Mais d’autres vont jouer contre leur camp : libérant des molécules inflammatoires, elles favoriseront la croissance et la survie de la tumeur.

Là encore, le cerveau a un rôle à jouer dans cet équilibre complexe. Et le Pr Yori Gidron, de l’université Haïfa, en Israël, a peut-être trouvé un moyen de faire pencher la balance du bon côté : le nerf vague. Vous le connaissez sans doute : c’est lui qui est responsable du fameux malaise vagal. L’évanouissement intervient à la suite d’une forte baisse du rythme cardiaque et de la tension artérielle, pilotée par ce nerf. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il est aussi capable de détecter la présence d’une inflammation dans les tissus et d’envoyer un signal d’alerte à deux régions situées à la base du cerveau : l’hypothalamus et l’hypophyse. À leur tour, celles-ci vont provoquer la production d’hormones, comme le cortisol, pour calmer l’inflammation.

S’il est capable de contrecarrer les effets délétères de notre système immunitaire, le nerf vague pourrait-il alors contribuer à lutter contre le cancer ? C’est ce que pense le Pr Gidron. Son équipe a déjà montré qu’une activité élevée du nerf vague est un facteur de bon pronostic. Elle cherche maintenant à vérifier que sa sollicitation consciente – grâce à des cycles de respiration profonde ou par de l’exercice physique modéré, par exemple – permet d’améliorer la survie des patients.

Mobiliser notre cerveau semble donc être un nouveau levier très prometteur pour aider à soulager les effets indésirables des traitements anticancéreux, voire pour lutter contre la maladie elle-même.

Cet axe de recherche devrait profiter de l’avancée des outils de neuro-imagerie tels que l’IRM fonctionnelle, permettant de suivre l’activité cérébrale en temps réel. Mais son développement rencontre deux difficultés : d’abord, il nécessite des collaborations pluridisciplinaires impliquant neurologues, immunologistes, endocrinologues… Ce qui n’est pas simple à mettre en place. Et il y a ce frein culturel bien ancré dans les pratiques – et les cerveaux ! – de nos scientifiques en France, où l’approche rationaliste séparant le corps et l’esprit prévaut toujours. Merci M. Descartes !

« Mes sens ont été coupés de la réalité » – Elise, 38 ans

« Après la fin de ma chimio, le retrait de mon port à cath (PAC) s’est fait sous hypnose. J’avais le visage tourné vers l’anesthésiste, du côté opposé au PAC. D’une voix douce, il m’a proposé de m’imaginer dans un endroit agréable. J’ai pensé à une plage. Il m’a demandé de lui décrire ce que je ressentais. La chaleur. La sensation du sable sous mes pieds. On a discuté comme ça jusqu’à la fin de l’opération. Quand je suis sortie de cet état de somnolence, j’ai été frappée par les odeurs du bloc, l’impression d’avoir un léger torticolis… En fait, j’ai compris que mes sens avaient été coupés de la réalité. Je n’ai eu aucune douleur. Le lendemain, je me suis même sentie assez en forme pour faire une expo !

Emilie Groyer

Retrouvez cet article dans Rose Magazine (Numéro 19, p. 42)


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Emilie Groyer

Docteur en biologie, journaliste scientifique et rédactrice en chef du site web de Rose magazine

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