Je peux manger tous les fruits et légumes que je veux.
VRAI et FAUX.
Vous pouvez manger ce que vous voulez à partir du moment où votre alimentation est variée, équilibrée et sans excès. Le pamplemousse et le soja font toutefois exception à cette règle comme nous le verrons un peu plus bas.
Le pamplemousse m’est interdit quand je suis sous traitement.
VRAI et FAUX.
C’est vrai pour certains traitements, comme certaines hormonothérapies, ou les chimiothérapies à base de docétaxel. Le pamplemousse bloque en effet des enzymes du foie impliquées dans leur élimination. Résultat : le médicament s’accumule dans l’organisme – jusqu’à atteindre parfois des concentrations 10 fois supérieures à la dose initiale – et provoque des toxicités.
Ces effets indésirables se produisent quelle que soit la quantité ou la forme consommée (fruit, jus, extrait de pépins…), et même si le pamplemousse est ingéré à distance du traitement.
Prudence donc. Le mieux est de demander à votre médecin ou votre pharmacien si votre traitement est concerné par cette interaction. Et si vous décidez de consommer du pamplemousse malgré tout, restez vigilante à certains signes : les troubles digestifs sont souvent le premier symptôme d’un effet indésirable.
Le soja est déconseillé quand je suis sous hormonothérapie.
VRAI.
Le soja contient des isoflavones qui miment les œstrogènes. Il vient donc contrecarrer l’effet de l’hormonothérapie qui a justement pour but de bloquer ces hormones.
Sachez que, contrairement aux idées reçues, la sauce soja et les pousses de soja (qui sont en réalité des pousses d’haricots mungo) ne contiennent pas d’isoflavones, vous pouvez donc en manger sans risque. Idem pour les aliments comprenant de la lécithine de soja. Attention en revanche aux compléments alimentaires à base de soja qui sont très concentrés en isoflavones.
Je peux prendre mes traitements oraux en même temps que mon thé ou mon café.
VRAI et FAUX.
Le thé et le rooibos contiennent des tanins qui forment une barrière au niveau de l’intestin et diminuent l’absorption des traitements pris par voie orale, quels qu’ils soient. Il est donc conseillé d’attendre au moins 2 heures entre leur consommation et la prise d’un traitement.
Les tisanes et infusions, elles, contiennent rarement des tanins. En revanche, elles peuvent présenter un risque si la plante à partir de laquelle elles sont faites interagit avec les traitements. C’est notamment le cas du millepertuis qui diminue leur concentration dans le sang et, de ce fait, leur efficacité. Il est donc déconseillé d’en consommer pendant les traitements.
Et le café ? Il contient très peu de tanins, donc aucun problème de ce côté là. En revanche, il est recommandé de ne pas dépasser 3 tasses par jour car la caféine augmente le risque de maladies cardio-vasculaires à long terme.
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Avant de démarrer une cure de vitamines, il est préférable d’en parler à mon oncologue..
VRAI.
Certains traitements, comme le tamoxifène ou la radiothérapie, détruisent les cellules tumorales en produisant des radicaux libres. Or, les vitamines protègent les cellules de ce “stress oxydatif” grâce à leur propriétés anti-oxydantes. Prendre une cure de vitamines peut donc être contre productif.
Par ailleurs, si vous avez une alimentation équilibrée, vos apports en vitamines sont probablement suffisants. Pour vous en assurer, demandez à votre médecin de vous prescrire un bilan sanguin. Il pourra ainsi évaluer si vous présentez des carences et s’il est utile de vous supplémenter.
Merci au Pr Véronique Pelagatti, pharmacienne à l’Institut universitaire du cancer de Toulouse Oncopole, pour son aide dans l’écriture de cet article.