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Transgene : “Dans l’avenir, on imagine proposer des vaccins personnalisés à tous les patients”

{{ config.mag.article.published }} 20 octobre 2023

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Biotech française, leader dans le domaine de l’immunothérapie contre le cancer, Transgene développe actuellement des vaccins thérapeutiques contre le cancer. Entretien avec son PDG.

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Il y a plus de 30 ans, Transgene, société de biotechnologie française, se lançait dans la vaccinothérapie anti-cancer, une approche alors peu connue et innovante qui vise à stimuler le système immunitaire pour qu’il lutte par lui-même contre la maladie (on parle bien là de vaccins thérapeutiques, administrés quand le cancer est déjà installé, contrairement aux vaccins préventifs qui ont pour objectif de prévenir l’apparition de la maladie). Cette petite structure de 160 personnes est aujourd’hui un leader de ce domaine prometteur. Alessandro Riva, son Président-Directeur Général, nous présente sa vision du futur de l’oncologie.

Quel type de vaccins contre le cancer développez-vous actuellement ?

Alessandro Riva © Benjamin Boccas

Alexandre Riva : Nous travaillons sur 2 grands groupes de vaccins.

Il y a les vaccins personnalisés : il s’agit de vaccins développés spécifiquement pour un malade donné. Pour cela, on réalise un séquençage génétique de sa tumeur pour déterminer quelles mutations elle exprime. Puis, grâce à une intelligence artificielle, on sélectionne les mutations susceptibles de provoquer la meilleure réponse immunitaire. À partir de là, on crée un vaccin sur-mesure.

Nous développons également des vaccins thérapeutiques contre des mutations partagées par un certain nombre de patients. Il s’agit en l’occurrence de vaccins contre le papillomavirus HPV-16 responsable d’une grande partie des cancers des sphères anales et génitales.

Où en est le développement de ces vaccins ?

Nos vaccins thérapeutiques personnalisés sont en phase 1 d’essai clinique dans les cancers de la tête et du cou. Nous avons choisi cette localisation car elle ne bénéficie par pour l’instant de l’avancée des immunothérapies. Nous pensons donc pouvoir apporter un traitement innovant à ces patients.

Quant aux vaccins thérapeutiques anti-HPV16, nous avons déjà démontré qu’ils sont bien tolérés et capables de générer une réponse immunitaire durable dans les cancers ano-génitaux. Nous cherchons maintenant à montrer leur efficacité dans un essai de phase 2.

La technologie utilisée par Transgene repose sur des vecteurs viraux1. Le boom des vaccins à ARN suite au Covid ne vous a pas donné envie de changer de technologie ?

Il faut peut-être commencer par rappeler que les vecteurs viraux et l’ARN sont 2 façons de transporter dans l’organisme des protéines contre lesquelles on veut que notre système réagisse. Pour lutter contre le Covid, il s’agissait de la protéine Spike présente à la surface du virus. Pour le cancer, le principe est le même, seule la cible change.

Ce que nous a appris le Covid, c’est que ces 2 approches ne génèrent pas le même type de réponse immunitaire dans des modèles précliniques. La littérature scientifique tend à montrer que les vaccins à vecteurs viraux permettraient d’obtenir une réponse cellulaire différente. C’est ce qui nous a conforté dans le choix de notre approche car c’est exactement ce qu’on cherche à obtenir pour lutter contre le cancer.

La vaccinothérapie en cancérologie existe depuis une dizaine d’années. Pourtant, elle n’a pas réussi à démontrer son efficacité jusque-là. Comment l’expliquez-vous ?

La tumeur développe des mécanismes pour échapper à nos défenses immunitaires. Plus on attend, plus elles s’épuisent et moins on a de chance d’obtenir une réponse immunitaire efficace avec un vaccin.

Il y a donc 2 possibilités. Soit intervenir très tôt dans la maladie, quand le système immunitaire est encore opérationnel. On a alors une chance que le vaccin soit efficace seul. C’est l’approche que nous testons avec notre vaccin personnalisé.

Soit on intervient quand la maladie est déjà avancée. Dans ce cas, on va combiner le vaccin avec une autre immunothérapie, comme les inhibiteurs de checkpoint, qui va agir en synergie pour lever le frein que la tumeur applique sur les défenses immunitaires. C’est ce que nous mettons en place dans notre phase 2 dans les cancers liés au HPV16.

En d’autres termes, nous adaptons notre stratégie au stade de la maladie et à ce que nous savons de sa biologie.

Sur quoi vont porter vos futurs développements ?

Nous voulons d’abord confirmer les résultats que nous avons obtenus avec nos vaccins anti-HPV16 avec une  étude de plus grande échelle.

Concernant nos vaccins personnalisés, leur production prend aujourd’hui plusieurs mois. Nous sommes en train d’optimiser le procédé pour raccourcir ce délai. Et, une fois que nous aurons démontré qu’ils fonctionnent dans les cancers de la tête et du cou, nous pourrons ensuite les déployer dans de nombreux autres types de cancers.

Comment imaginez-vous la prise en charge des personnes touchées par un cancer dans l’avenir ?

On peut imaginer qu’un jour, on sera en mesure de détecter la présence d’ADN tumoral circulant par une simple prise de sang et de proposer à chaque patient un vaccin personnalisé à partir de l’analyse des mutations présente sur cet ADN. On pourrait gagner ainsi beaucoup de temps et intervenir très précocement dans la maladie. On peut aussi imaginer suivre l’évolution des mutations présentes sur l’ADN tumoral circulant et préparer de nouveaux vaccins dès qu’on observe le développement de résistances aux traitements, sans attendre que la maladie ne récidive.

C’est le rêve de tous les cancérologues et de tous les patients. La communauté médicale travaille dans ce sens. Transgene s’inscrit dans ce schéma.

Propos recueillis par Emilie Groyer

1. Virus rendus inoffensifs que l’on a modifiés génétiquement pour qu’ils expriment la cible contre laquelle on cherche à développer une réponse immunitaire.

 


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Emilie Groyer

Rédactrice en chef du site web de Rose magazine. Titulaire d'un doctorat en biologie, Emilie a travaillé 10 ans dans le domaine des brevets en biotechnologie avant d'opérer une reconversion dans le journalisme. Elle intègre la rédaction de Rose magazine en 2018. Sa spécialité : vulgariser des sujets scientifiques pointus pour les rendre accessibles au plus grand nombre.

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