Face aux cancers, osons la vie !



{{ config.search.suggestions }} soin de support Soin de socio-esthétique détente et bien-être perte de cheveux liée au cancer sport adapté au cancer ongles fragilisés par le cancer perte de sourcils liée au cancer maquillage des cils perte de cils liée au cancer rester féminine malgré le cancer

Cancer colorectal : l’instabilité du génome comme nouvel arme

{{ config.mag.article.published }} 6 mars 2022

{{ bookmarked ? config.sharing.bookmark.remove : config.sharing.bookmark.add }}

Les avancées dans le domaine de la génétique tumorale bénéficient au traitement du cancer colorectal. Comment ? On fait le point avec le Dr Bruno Buecher, gastro-entérologue et oncogénéticien à l'Institut Curie.

{{ config.mag.article.warning }}

Ces dernières années, l’oncologie tend vers une personnalisation des traitements basée sur la génétique de chaque tumeur. Dans le cancer colorectal, une anomalie moléculaire se révèle être d’un intérêt majeur à la fois pour le choix de certains traitements, l’orientation vers une désescalade thérapeutique ou encore l’amélioration du suivi des patients à risque. Il s’agit de l’instabilité microsatellitaire.

Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est une instabilité microsatellitaire ?

Dr Bruno Buecher : L’ADN comporte naturellement des séquences répétées d’une ou de plusieurs bases nucléiques : A, G, T, C1. Par exemple : AAAAA, CACACACA, CAGCAGCAG… Ces séquences « répétitives » sont appelées des microsatellites. Lorsqu’une cellule se divise et qu’elle réplique son ADN, des erreurs peuvent se produire, notamment au niveau de ces structures répétitives que sont les microsatellites. Le nombre de répétitions des microsatellites se met à alors varier : c’est ce qu’on appelle l’instabilité des microsatellites ou IM. MSI en Anglais.

À quoi est due cette IM ?

Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il n’est pas rare que des erreurs surviennent lors de la réplication de l’ADN. Mais, en général, elles sont corrigées par des systèmes chargés d’identifier et de réparer ces erreurs.

Il peut arriver que ces systèmes de réparation soient défectueux, soit suite à une mutation somatique, soit en raison d’une mutation constitutionnelle2 comme c’est le cas dans le syndrome de Lynch. Cette défaillance conduit à une IM mais également à de très nombreuses autres altérations du génome.

C’est ce qu’on observe dans le cancer colorectal ?

Tout à fait. Environ 15% des tumeurs localisées présentent une IM. Au stade métastatique, cette proportion est de seulement 5%. Les tumeurs avec une IM ont donc une moindre propension à donner des métastases.

Si les tumeurs avec une IM ont moins tendance à métastaser, est-ce que l’IM peut servir d’indicateur pour alléger les traitements ?

Dans certains cas, oui. Dans les cancers du côlon de stade II, c’est-à-dire sans atteinte ganglionnaire, les bénéfices de la chimiothérapie adjuvante sont globalement incertains. Dans cette situation, il est impératif de rechercher une IM. Si elle est présente, cela signifie que la tumeur a peu de chance de métastaser. On peut donc éviter la chimiothérapie.

À l’inverse, est-ce que l’IM peut être la cible de traitements spécifiques ?

Indirectement, oui. Les tumeurs qui présentent une IM ont également une charge mutationnelle élevée car, on l’a vu, leur système de réparation des erreurs est défaillant. Or, on sait que les tumeurs qui ont plus de mutations sont plus immunogènes. Elles sont donc potentiellement plus sensibles à l’immunothérapie.

Cela a été démontré par différents essais cliniques au cours des dernières années. Récemment, l’étude KEYNOTE-177 a notamment prouvé le bénéfice du pembrolizumab, un anti-PD1, dès la première ligne de traitement en situation métastatique. Cette immunothérapie est mieux tolérée que la chimiothérapie, qui est le traitement standard. Ses résultats sont aussi globalement très supérieurs. Il y a eu plusieurs cas impressionnants de réponses complètes prolongées et probablement de guérison.

Une immunothérapie devrait dorénavant être proposée à tous les patients dans une telle situation. Ceci implique que la recherche d’une IM tumorale soit réalisée chez tous les patients atteints d’un cancer colique ou rectal métastatique.

Vous l’avez dit : l’IM est davantage observée dans les tumeurs au stade localisé qu’au stade métastatique. Pourquoi l’immunothérapie n’est-elle pas proposée dès les stades précoces dans ce cas ?

Vous posez une question tout à fait intéressante et d’actualité. Il est effectivement logique d’évaluer l’immunothérapie chez les patients avec des cancers colorectaux localisés et donc opérables au moment du diagnostic. Des études sont actuellement en cours pour les cancers de stades III notamment, c’est-à-dire avec métastases ganglionnaires. Elles testent différents agents d’immunothérapie administrés soit en pré-opératoire – traitement néo-adjuvant -, soit en post-opératoire – traitement adjuvant -, seuls ou en association à la chimiothérapie.

On a obtenu des résultats très prometteurs récemment, en particulier avec l’approche pré-opératoire qui semble conduire dans un certain nombre de cas une disparition complète des tumeurs. On pourrait donc éviter la chirurgie dans ces cas de réponse complète clinique.

Il est probable que l’immunothérapie trouve bientôt sa place dans des phases plus précoces mais des études complémentaires sont nécessaires avant qu’elle ne devienne un standard de traitement.

On l’a vu, le syndrome de Lynch prédispose aux cancers colorectaux. Là encore, l’IM apporte une information importante pour le suivi des patients ?

Le syndrome de Lynch est une prédisposition génétique aux cancers colorectaux mais également à d’autres cancers, notamment de l’endomètre et des ovaires. On parle de « forme héréditaire ». Il est donc essentiel d’en faire le diagnostic. L’IM constitue un bon indice pour établir ce diagnostic puisque, comme on l’a vu, le syndrome de Lynch est toujours associé à une IM.

Si je suspecte qu’une patiente est atteinte d’un syndrome de Lynch parce qu’elle développe un cancer colique à un jeune âge et/ou qu’elle a des antécédents familiaux de cancers colorectaux ou de l’endomètre, le fait que son cancer ait une IM va me donner un argument supplémentaire en faveur de ce diagnostic. Je vais alors l’orienter vers une consultation d’oncogénétique pendant laquelle on vérifiera si la patiente est porteuse de la mutation constitutionnelle responsable du syndrome de Lynch.

Si c’est le cas, on pourra mettre en place une surveillance spécifique. On pourra également proposer à sa famille de réaliser des tests génétiques afin de savoir s’ils sont ou non concernés par cette prédisposition.

CE QU’IL FAUT RETENIR :

– L’instabilité microsatellitaire révèle une défaillance des systèmes de réparation de l’ADN
– On la retrouve dans 15% des tumeurs colorectales localisées et 5% des tumeurs métastatiques
– La présence d’une IM dans une tumeur colorectale au stade métastatique est une indication pour l’immunothérapie
– La présence d’une IM dans une tumeur colorectale est un indice pour un diagnostic du syndrome de Lynch qui prédispose aux cancers colorectaux, de l’endomètre et des ovaires.

Propos recueillis par Émilie Groyer

1. A pour Adénine, G pour Guanine, T pour Thymine, C pour Cytosine
2. Contrairement aux mutations somatiques ne se transmettent pas à la descendance, les mutations constitutionnelles sont héréditaires car elles touchent une cellule à l’origine des gamètes (spermatozoïdes chez les hommes, ovules chez les femmes).


{{ config.mag.team }}

Emilie Groyer

Docteur en biologie, journaliste scientifique et rédactrice en chef du site web de Rose magazine

SpectaclesActualité

La Perruque, le one-woman-show qui se joue du cancer colorectal

Afin de sensibiliser le public au cancer colorectal, encore tabou, Sylvie Chombart a créé un spectacle à la fois informatif, délicat et irrévérencieux. Une « fantaisie épique » qui tombe à pic en ce mois de Mars Bleu, dédié au dépistage de ce cancer.

26 mars 2024

02:05

VaccinothérapieTout savoir sur

La Minute du Dr RoseUp – La vaccinothérapie, késako ?

La vaccinothérapie fait partie de ce qu’on appelle les immunothérapies : ces nouveaux traitements dont le but est de stimuler notre organisme pour qu’il lutte par lui-même contre le cancer. Comment ça marche ? On vous explique tout.

8 mars 2024

17:23

Symptômes et diagnostic {{ config.podcast.label }}

Osons la vie – L’annonce du cancer. Catherine : « J’avais tout idéalisé et rien ne s’est passé de cette façon-là »

Chaque année en France, plus de 380 000 personnes reçoivent un diagnostic de cancer. L’annonce de la maladie est toujours un moment de bascule qui laisse une trace dans la mémoire de celles et ceux qui l’ont vécu. Dans cet épisode, découvrez l’histoire de Catherine. Ce sont de fortes douleurs au ventre qui poussent Catherine à aller aux urgences. Après quelques semaines d’errance diagnostique, le couperet tombe : cancer du colon. Il faut opérer. Prise en main par un chirurgien avenant et rassurant, elle est sûre que tout va bien se passer. Sauf que…

26 février 2024

01:00

Symptômes et diagnosticTout savoir sur

La Minute du Dr RoseUp – La radiologie interventionnelle, késako ?

Aujourd’hui, on vous dit tout sur cette technologie de pointe qu’est la radiologie interventionnelle. Ça sert à quoi ? Comment ça marche ? Quels sont ses avantages ? Le Dr RoseUp, incarné par le Dr Kierzek, vous explique tout.

9 février 2024

{{ config.event.all }}

Bordeaux

TraitementsAtelier

ETP* pendant les traitements – Le rôle des soins support ?

20 mars 202414h00 - 15h00

Le Dr Ivan Krakowski, oncologue, vous présentera le rôle des soins supports et vous expliquera comment ils peuvent vous soulager durant les traitements.

Paris

Atelier

ETP* pendant les traitements – Le rôle des soins support

11 mars 202415h00 - 17h00

Docteur Laurent Migniot, médecin, vous présentera le rôle des soins supports durant les traitements . Cet atelier fait partie du programme d’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) pendant les traitements. Ce programme comprend 4 ateliers répartis sur 4 mois abordant les thèmes suivants : Être actrice de son parcours : le rôle des soins de supports Et si l'activité physique adaptée devenait une thérapie ? Prendre soin de soi après l'annonce Gérer son alimentation pendant les traitements

Paris

Image et estime de soiAtelier

ETP* pendant les traitements – Et si l’Activité physique adaptée devenait une thérapie ?

6 mars 202414h00 - 15h00

Débuter ou maintenir une activité physique pendant un cancer, c’est possible… à condition que celle-ci soit adaptée. Valérie Petit, coach sportive vous présentera les nombreux bienfaits de l'Activité physique adaptée : renforcement musculaire, diminution de la sensation de fatigue, amélioration de l’état émotionnel… Cet atelier fait partie du programme d’Éducation Thérapeutique du Patient* (ETP) pendant les traitements. Il a pour but d'aider le patient et son entourage à acquérir ou maintenir les compétences dont il aura besoin pour gérer au mieux son quotidien avec un cancer. Il comprend 4 ateliers répartis sur 4 mois abordant les thèmes suivants : - Être actrice de son parcours : le rôle des soins de supports - Et si l'activité physique adaptée devenait une thérapie ? - Prendre soin de soi après l'annonce - Gérer son alimentation pendant les traitements

Paris

Image et estime de soi

ETP* pendant les traitements – Et si l’Activité physique adaptée devenait une thérapie ?

7 février 202414h00 - 15h00

Débuter ou maintenir une activité physique pendant un cancer, c’est possible… à condition que celle-ci soit adaptée. Valérie Petit, coach sportive vous présentera les nombreux bienfaits de l'Activité physique adaptée : renforcement musculaire, diminution de la sensation de fatigue, amélioration de l’état émotionnel… Cet atelier fait partie du programme d’Éducation Thérapeutique du Patient* (ETP) pendant les traitements. Il a pour but d'aider le patient et son entourage à acquérir ou maintenir les compétences dont il aura besoin pour gérer au mieux son quotidien avec un cancer. Il comprend 4 ateliers répartis sur 4 mois abordant les thèmes suivants : - Être actrice de son parcours : le rôle des soins de supports - Et si l'activité physique adaptée devenait une thérapie ? - Prendre soin de soi après l'annonce - Gérer son alimentation pendant les traitements