Dr Lemaire : Avec des collègues, nous avons passé en revue la littérature scientifique pour essayer de savoir quels étaient les niveaux de preuve de l’acupuncture, notamment dans la douleur du cancer. On s’est aperçu que ce niveau est hétérogène. D’une part, il y a peu d’études parce qu’il s’agit d’une pratique ancestrale. Les Chinois l’utilisent depuis tellement longtemps qu’ils ne se sont donc pas intéressés à le comparer à un médicament. Par ailleurs, il est difficile de la comparer à un placebo.
En tout cas, ce qui est intéressant, c’est que ce sont des techniques qui n’ont a priori pas d’effets nocifs. L’autre intérêt de la médecine traditionnelle chinoise, c’est son approche holistique, c’est-à-dire, globale du patient. En général, l’acupuncteur fait un bilan complet sur la douleur, le sommeil, les troubles psychologiques, l’appétit… Il va écouter le patient, lui parler.
Il ne faut donc pas négliger ces techniques, à la condition qu’elles soient pratiquées dans un cadre éthique et par des professionnels. Il est important de noter que certains centres hospitaliers ont des acupuncteurs dans leurs services.
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Propos recueillis par Emilie Groyer