Face aux cancers, osons la vie !

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Mon cancer, ma vie – « Je dis merci à ma cicatrice ! »

{{ config.mag.article.published }} 1 mars 2023

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TÉMOIGNAGE. Ariya est atteinte d'un cancer colorectal qui lui a laissé une cicatrice de 26 cm sur le ventre. Un stigmate qu’elle a appris à aimer et qu’elle n’hésite pas à montrer pour aider celles et ceux qui ont du mal à accepter la leur.

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Ariya a 34 ans, un sourire rayonnant… et une cicatrice de 26 cm sur le ventre. Cette ligne verticale qui divise son abdomen en deux, elle la doit à une laparotomie qu’elle a subi il y a 5 ans. Ariya vient alors d’être diagnostiquée d’un cancer colorectal. C’est jeune pour ce type de cancer. C’est jeune aussi pour voir son joli ventre plat marqué d’un tel stigmate. « Je l’aimais bien mon ventre, reconnait la jeune femme. C’est ce que je préférais chez moi ».

Aucun regard pour sa cicatrice

Quand elle la découvre à son réveil, plus de 24 heures après l’opération, elle ne s’en occupe pas. Elle laisse faire les infirmières qui lui changent son pansement. « Je la regardais à peine. Je ne la touchais pas. L’avantage, c’est que, comme elle est sur mon ventre, je pouvais la dissimuler » se rappelle Ariya. Sous un T-Shirt en journée, ou sous un body dans l’intimité.

Quand elle ose la montrer à son entourage, elle n’a pourtant que des compliments : « Tout le monde me disait qu’elle était belle. » Quant à son conjoint, il ne comprend tout simplement pas pourquoi elle la cache :  « Il me disait qu’il ne la voyait pas. Il l’a même embrassée pour me montrer qu’elle ne le rebutait pas ». Tous ces gestes bienveillants l’aident à se réconcilier avec son ventre : « Je ne la détestais pas mais je ne la regardais toujours pas. Il fallait d’abord que j’aille mieux. À l’époque, je me focalisais sur mon esprit pour ne pas sombrer dans la dépression. Mon corps, c’était secondaire. »

Accepter sa cicatrice…

Le déclic ne se fait que l’été suivant, en juillet 2018. « J’avais fini la chimio. J’étais sorti du “il faut guérir à tout prix”. J’étais prête à m’occuper de mon corps. » Ariya se balade sur les réseaux sociaux et tombe sur la photo d’une influençeuse mode/déco qui exhibe son ventre. « Elle avait la même cicatrice que moi et ça n’avait pas l’air de choquer sa communauté. » Ariya comprend que la maladie n’est pas une honte, qu’il n’y a donc aucune raison de la cacher. Elle se prend en photo dans le miroir de sa chambre, sans prendre le temps de la ranger, sans se farder, simplement le débardeur relevé. Elle ne veut pas tricher. Le texte qui l’accompagne sur Instagram est un éloge à son ventre : « Mon ventre je t’aimais avant ce fameux 27 novembre 2017, mon ventre je t’aimerai aussi plus tard. Et je vais te bichonner mon petit ventre, déjà parce que grâce à toi, je goûte toutes ces gourmandises que la vie m’offre et surtout mon ventre j’espère bien qu’un jour tu deviendras tout gros et tout rond. »

« Mon regard était bien plus dur que celui que les autres me portaient. »

Les réactions ne se font pas attendre. Plus de 170 likes, là où ses précédents posts n’en récoltaient qu’une trentaine : « Les petites larmes pour saler mon café ce matin, c’est gratuit. Courage ma belle t’es une warrior!! », « Top canon ! Bravo Ariya, tu cloues le bec à toutes les minettes qui complexent pour rien ! T’es très forte, soit fière de toi », « WoW !! J’adore ton poste … j’ai à peu près la même dans le mien, je peux comprendre parfaitement ton sentiment .. j’espère poster la même photo bientôt. » De quoi redonner courage et confiance à la jeune femme. « Je me suis rendue compte que mon propre regard était bien plus dur que celui que les autres me portaient. »

Puis l’aimer

Dans ce post, elle se fait aussi une promesse, celle de se remettre en bikini : « Je serai bien dans mes tongues car n’aurai pas peur de choquer, faire peur, dégouter, gêner, susciter le questionnement des gens autour de moi. » Promesse tenue un an plus tard, sur le sable blanc du Cambodge, dont elle est originaire. « J’étais avec ma petite nièce. Elle voulait qu’on joue aux sirènes sur la plage. » C’est la première fois qu’Ariya dévoile son ventre devant elle. Elle se demande comment elle va réagir en voyant sa cicatrice. « D’habitude, les enfants sont curieux, ils posent des questions. Elle, elle n’y a même pas prêté attention. » La réaction, ou plutôt l’absence de réaction, de la petite fille la cueille :  « Elle m’a sauvée. Grâce à elle, je n’ai plus eu peur du regard des autres et je me suis mise à aimer ma cicatrice. »

Ariya, atteinte d'un cancer colorectal, a appris à aimer et qu’elle n’hésite pas à montrer au monde entier pour aider ceux qui ont du mal à accepter la leur - Ariya_cancer_colorectal_cicatrice_plage_roseupassociation_rosemagazine

Une nouvelle cicatrice plus jolie

Avril 2020. Le cancer fait son retour. Sur les ovaires cette fois. Il faut opérer à nouveau. Réouvrir cette cicatrice qui a mis tant de temps à se refermer, dans son corps comme dans sa tête. Et l’allonger de quelques centimètres. Mais Ariya n’a pas de mal à l’accepter cette fois. « Je n’avais jamais massé la première, ce qui est une erreur parce qu’elle était devenue chéloïde. Grâce à cette nouvelle opération, les chirurgiens ont pu rattraper ma cicatrice. Elle est plus fine, plus jolie » s’enthousiasme la trentenaire. On lui pose également une stomie pendant quelques mois qui lui laissera une nouvelle cicatrice. « Elle fait 3 cm et m’ajoute comme un petit bourrelet parce qu’elle est verticale. Mais ça ne me gêne pas. C’est la pote de la grande. »

« Ma cicatrice fait partie de moi. »

Ce qu’Ariya a davantage de mal à digérer c’est le fait qu’on lui retire les ovaires… et l’utérus. Son joli ventre ne s’arrondira jamais comme elle l’avait désiré. Elle fait malgré tout rapidement son deuil. Il faut qu’elle se prépare à affronter une nouvelle chimio. « Ce qui m’a aidé c’est quand une amie m’a dit : “À quoi ça sert d’avoir un utérus si tu n’es plus là ?” ». Pragmatique. Son conjoint la rassure également : elle a préservé ses ovocytes avant les traitements. « On m’a mis une boîte de 8 oeufs au frais » s’amuse la jeune femme. Et s’ils ne peuvent pas faire appel à une mère porteuse, ils pourront toujours adopter.

Tout s’enchaîne

Ariya et son image de femme forte que rien arrête commence à attirer les marques. Même cosmetics, Résilience, Wounded women la veulent comme ambassadrice. Elle accepte sans hésiter, même si cela signifie exposer sa cicatrice sur des affiches publicitaires, des vidéos promotionnelles… « Je ne l’ai pas fait pour me faire mousser ou flatter mon égo. Je l’ai fait pour que les gens osent montrer leurs cicatrices. Qu’elles soient internes ou externes. Qu’ils n’en aient pas honte mais plutôt qu’ils en soient fiers, comme dans la philosophie japonaise du Kintsugi. »

Aujourd’hui, le regard que porte Ariya sur sa cicatrice est apaisé. Elle fait partie d’elle. « Si on ne m’avait pas opérée, je serai sans doute plus là : je lui en suis reconnaissante tous les jours. Alors merci ma cicatrice ! »

Emilie Groyer

 


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Emilie Groyer

Rédactrice en chef du site web de Rose magazine. Titulaire d'un doctorat en biologie, Emilie a travaillé 10 ans dans le domaine des brevets en biotechnologie avant d'opérer une reconversion dans le journalisme. Elle intègre la rédaction de Rose magazine en 2018. Sa spécialité : vulgariser des sujets scientifiques pointus pour les rendre accessibles au plus grand nombre.

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