C’est un soulagement pour les près de 14 millions de personnes en affection longue durée (ALD) : les députés ont rejeté lundi soir la proposition du gouvernement de fiscaliser leurs indemnités journalières.
Une mesure largement décriée
Cette mesure, décriée par la quasi totalité des groupes parlementaires, a été violemment dénoncée par Aurélien Le Coq. Le député La France Insoumise, qui portait l’amendement visant sa suppression, a déclaré que cette mesure était « la quintessence de l’ignominie et de la violence sociale que peut incarner ce budget », accusant le gouvernement d’avoir « décidé d’aller faire les poches aux malades ».
Rappelons que les affections longues durées sont des maladies nécessitant un traitement au long cours. Lorsque celui-ci est particulièrement coûteux, comme c’est le cas des cancers, cette reconnaissance permet une prise en charge à 100% des soins associés à la maladie. Elle s’accompagne par ailleurs d’une exonération fiscale des indemnités journalières.
Chaque euro compte
« Deux ans après le diagnostic d’un cancer, une personne sur 3 doit renoncer à travailler, précise Caroline Mercier, directrice générale de l’association RoseUp qui défend les droits des femmes touchées par le cancer. Les indemnités journalières sont alors leur seule source de revenu et chaque euro compte. »
Aurélia, touchée par un cancer de l’ovaire à 42 ans, en témoigne : » J’élève seule mes 3 enfants. Entre le crédit, les charges, les frais scolaires, les habits des enfants, la nourriture..,, je suis à découvert de 1000 euros tous les mois ».
Tout n’est pas gagné
« Demander aux personnes touchées par un cancer, et plus largement, aux personnes en ALD, de payer des impôts sur leurs indemnités journalières n’aurait fait que les précariser davantage, alerte Caroline Mercier. Nous ne pouvons que nous réjouir que cette mesure n’ait pas été adoptée. Mais il faut rester vigilant : d’autres mesures, comme le doublement des franchises sur les médicaments, pourraient encore venir les fragiliser. »