Face aux cancers, osons la vie !

Quand les résultats de l'auto-complétion sont disponibles, utilisez les flèches haut et bas pour évaluer entrer pour aller à la page désirée. Utilisateurs et utilisatrices d‘appareils tactiles, explorez en touchant ou par des gestes de balayage.

{{ config.search.suggestions }} soin de support soin de socio-esthétique détente et bien-être perte de cheveux liée au cancer sport adapté au cancer ongles fragilisés par le cancer perte de sourcils liée au cancer maquillage des cils perte de cils liée au cancer angoisse et stress liés au cancer

Cancer : comment les proches vivent-ils l’épreuve ?

{{ config.mag.article.published }} 19 juin 2015

{{ bookmarked ? config.sharing.bookmark.remove : config.sharing.bookmark.add }}

Le cancer ne bouleverse pas seulement la vie du patient. Il bouscule aussi celle de son entourage. Comment les proches vivent-ils l’épreuve ? Éléments de réponse.

{{ config.mag.article.warning }}

Eux non plus n’y étaient pas préparés. Un jour, sans crier gare, le cancer s’est immiscé dans leur quotidien. Le choc passé, ils ont fait face, se sont lancés à corps perdu dans la bataille et s’y sont parfois égarés : épuisement, sentiment d’impuissance, anxiété exacerbée, dépression… Impossible de ne pas être meurtri. Pourtant, dans cette histoire, ils sont toujours considérés comme les bien-portants, ceux qui sont « à côté ».

« En fait, toute la famille est « touchée » par la maladie d’un proche», rappelle la psycho-oncologue Delphine de Susbielle. « Car il est extrêmement douloureux de voir souffrir ceux que l’on aime. Il faut se dire qu’aucune place n’est enviable. » Pas évident, effectivement, de trouver les mots justes, de répondre aux attentes du malade, de le soutenir jour après nuit, sans être parfois soi-même dépassé par les événements.

Les proches estiment ne pas avoir le droit d’être fatigués

« On imagine que c’est naturel d’aider parce que le code civil nous dit que c’est une obligation. Or en fait, cela ne va pas de soi », assure Florence Leduc, présidente de l’Association française des aidants.

« Malheureusement, ce rôle du proche est invisible« , confirme la psychanalyste, médecin et psycho-oncologue Isabelle Moley-Massol. « Il fait partie du quotidien. Mais il est important qu’il soit reconnu et remercié pour les efforts fournis. Le vrai problème, c’est que les proches estiment ne pas avoir le droit d’être fatigués car ils ne sont pas malades. De l’autre côté, les malades n’osent pas demander clairement les choses, car ils ont déjà suffisamment l’impression d’être un poids. Tout le monde est pris dans les mailles de la culpabilité. Cela engendre beaucoup de malentendus dommageables à la relation. »

Proches et malades: savoir écouter et oser demander

Laetitia, jeune trentenaire tout juste sortie d’un cancer du sein, en a fait l’expérience. Lorsque sa maladie s’est déclarée, son compagnon l’a quittée et elle est retournée vivre chez ses parents avec ses deux garçons. « Durant la chimio, j’avais de soudaines et grosses fatigues. Je n’avais qu’une envie: que l’entourage prenne le relais pour s’occuper des enfants. Mais je n’ai jamais osé le demander. J’imaginais, d’une certaine manière, que c’était évident, que les autres savaient ce que j’avais en tête. »

Sauf qu’en proie eux-mêmes à la souffrance, les proches ont bien souvent du mal à décrypter les besoins du malade. Ils tâtonnent. Ne comprennent rien. Ont eux aussi des désirs. Parfois inverses de ceux du malade. Au moment du retour à la vie ordinaire, par exemple, une fois les traitements achevés. « Les proches veulent tourner la page le plus vite possible, constate Isabelle Moley-Massol. Mais les malades n’en sont pas encore là et se sentent même particulièrement vulnérables. »

Éviter la confusion des rôles en tant qu’aidant

Autre décalage fréquent : croyant bien faire, certains aidants en font trop. Au risque d’agacer les ma­­lades qui se sentent étouffés, infantilisés. Comme Marguerite, atteinte d’un cancer du sein il y a huit ans, que son mari surprotège continuellement. « L’été dernier, par exemple, je me suis inscrite à des cours de surf. J’en rêvais depuis longtemps. Mais François a tout annulé, sous prétexte que c’était dangereux. C’est énervant quand l’autre vous perçoit toujours comme une petite chose fragile qu’il faut mettre sous cloche. »

Parfois, aussi, un conjoint trop à l’écoute « crée malgré lui une augmentation du niveau de plainte du patient, qui s’installe alors dans des processus mortifères », remarque Delphine de Susbielle. « Le danger, surtout, c’est qu’à vouloir occuper toutes les places on finisse par tomber dans la confusion des rôles », met en garde Florence Leduc.

« Cumulant les fonctions de médecin, d’auxiliaire de vie, de père, le conjoint, notamment, oublie qu’il est avant tout un mari. Forcément, le désir en prend un coup. De toute façon, pendant les traitements, sur le plan sexuel, c’était ceinture », se souvient Camille, quarante-deux  ans, en rémission d’un cancer du sein.

« À chacun d’être respectueux de l’autre et de son rythme »

« Le patient est tellement centré sur lui que plus rien n’existe », explique Yo­lande Arnault, psychologue clinicienne à l’institut marseillais Paoli-Calmettes. « Avec la fatigue, la douleur, les vomissements, l’inquiétude, la sexualité n’est vraiment pas d’actualité. Et puis l’idée que l’on est soudainement mortel n’arrange pas les choses. C’est compliqué, dans ces conditions, de s’envisager comme une femme désirable. Il y a des patientes qui ne veulent plus être touchées ou qui font chambre à part. »

« À chacun d’être respectueux de l’autre et de son rythme, de ne pas mettre de pression mais de s’accorder des moments de tendresse. » En somme, réinventer une relation où chacun est à la bonne place, à l’écoute de l’autre mais aussi de soi.

« Il est important pour l’entourage de s’autoriser à souffler, de continuer à cultiver une vie sociale. Personne ne demande de mourir d’aider, martèle Florence Leduc. Les proches ne doivent se transformer ni en saints, ni en martyrs. » En clair, la responsabilité de l’aidant, pour soutenir longtemps et efficacement, c’est déjà d’apprendre à se ménager. Quitte, si le besoin s’en fait sentir, à se faire lui-même aider…

Lisane Vic


{{ config.mag.team }}

La rédaction de Rose magazine

Relation avec les prochesTémoignages

Mon fils, le cancer et moi – « J’avais peur de plomber sa vie »

Que l’on soit une mère, un fils, une épouse ou un ami, le cancer bouleverse les relations avec nos proches. Pour Catherine, cette épreuve a confirmé que son fils Arthur était assez solide pour affronter des difficultés majeures.

Relation avec les proches {{ config.replay.label }}

Replay Webinaire dédié aux proches – « On ne se comprend plus »

Vous accompagnez un proche touché par un cancer ? Depuis l'annonce de sa maladie, vous avez l'impression que vous ne vous comprenez plus ?Durant ce webinaire, Hélène de la Ménardière, notre onco-psychologue, vous aide à rétablir une communication apaisée.

28 novembre 2024

Problèmes de fertilitéPortraits

Mais qui est vraiment Christine Decanter, spécialiste de la fertilité ?

Endocrinologue spécialisée dans les questions de fertilité, elle dirige, au CHU de Lille, le service d’assistance médicale à la procréation tout en menant des recherches au sein d’une entité unique en Europe : l’Observatoire de la fertilité après-cancer.

4 novembre 2024

ParentalitéTémoignages

Mamans Miracle – « J’avais le sentiment que le cancer me volait ma grossesse »

Virgilia Hess, journaliste à BFM TV, a été diagnostiquée d'un cancer du sein à près de six mois de grossesse. À l'occasion de la sortie de son livre "Ma grossesse m'a sauvé la vie", elle témoigne de son parcours et du sentiment de culpabilité qui l'a suivie, d'abord en tant que femme enceinte puis comme jeune maman.

{{ config.event.all }}
Angoisse et stressTemps d'échange

Atelier : Temps d’échange avec une psychologue

23 janvier 2025 • 11h40 - 13h10

Thème du jour : Je me sens seule face à la maladie Nous vous invitons à un temps d'échange, en petit groupe, encadré par Hélène de La Ménardière, psychologue. Profitez de cette occasion pour partager votre expérience de la maladie, vos ressentis et vos émotions dans un cadre bienveillant. Cet atelier s'inscrit dans le cadre d'un accompagnement dédié aux femmes en cours de traitement (hors hormonothérapie).