Face aux cancers, osons la vie !



{{ config.search.suggestions }} soin de support Soin de socio-esthétique détente et bien-être sport adapté au cancer perte de cheveux liée au cancer perte de sourcils liée au cancer ongles fragilisés par le cancer témoignage autour du cancer cancer du sein maquillage des cils

Reconstruction mammaire : non merci !

{{ config.mag.article.published }} 30 octobre 2018

{{ bookmarked ? config.sharing.bookmark.remove : config.sharing.bookmark.add }}

Chaque année, 20 000 Françaises atteintes d’un cancer du sein subissent une mastectomie(1). Or, seules 25 % d’entre elles optent pour la chirurgie reconstructrice. Rencontre avec ces femmes qui ont dit non…

{{ config.mag.article.warning }}

Valérie est une amazone. En 2013, après un douloureux parcours chimiothérapie-radiothérapie-mastectomie, elle a refusé la reconstruction mammaire. « Je n’ai plus qu’un seul sein et je le vis très bien, affirme-t-elle. C’était ma décision et je suis très fière de m’être écoutée, pour une fois… » Valérie n’est pas un cas isolé, loin de là : en France, seule 1 femme sur 4 ayant subi une ablation du sein choisit de se faire reconstruire. Pourtant, la reconstruction mammaire fait « partie intégrante de la prise en charge du cancer du sein », d’après l’Institut national du cancer (Inca). Il existe aujourd’hui trois techniques permettant de recréer artificiellement un sein après mastectomie : « La plus connue consiste à placer une prothèse en silicone directement sous la peau ou sous le muscle pectoral de la patiente, explique le Pr Franck Duteille, spécialiste en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique au CHU de Nantes. On peut également prélever un lambeau musculaire dans le dos ou sur l’abdomen pour l’installer au niveau de la poitrine et recréer le volume du sein. Dernière possibilité : une réinjection de graisse autologue – il s’agit de prélever de la graisse chez la patiente pour la greffer à la place du sein manquant. »

L’urgence de vivre

Si le chirurgien assure que « ces opérations se font aujourd’hui très bien » (la pose d’une prothèse en silicone dure d’ailleurs moins d’une heure), les patientes, elles, sont réticentes. Et leurs arguments n’ont rien d’irrationnel : « J’ai assez souffert comme ça avec mon cancer, explique ainsi Valérie. Me faire opérer à nouveau, c’était comme infliger des tortures supplémentaires à mon corps déjà meurtri. » Élodie a elle aussi refusé de « repasser sur le billard » : « J’ai dit non à la reconstruction mammaire parce que je voulais tourner la page de la maladie au plus vite. Je voulais reprendre une vie normale. » Un désir que le Dr Audrey Couillet, psycho-oncologue au centre Léon-Bérard, à Lyon, comprend parfaitement : « Le cancer, c’est une confrontation avec la mort. Pour certaines patientes, cela se traduit par une “urgence de vivre”, donc un refus de “perdre davantage de temps” avec de nouvelles opérations. » Ghislaine confirme, catégorique : « Je n’ai pas envie de passer le temps qu’il me reste dans un hôpital. » « Il ne faut pas oublier non plus que, pendant les traitements, de nombreuses patientes vont se sentir dépossédées de leur corps par la médecine, ajoute le Dr Couillet. Les femmes sont épuisées, elles veulent sortir du milieu médical au plus vite afin de se retrouver. »

« Me faire opérer à nouveau, c’était infliger des tortures supplémentaires à mon corps déjà meurtri »

Or, la chirurgie reconstructrice exige de la patience… « Pour poser un implant mammaire, il faut attendre en moyenne un an après la fin de la radiothérapie, afin de limiter les risques d’infection », explique le Pr Duteille. Rédhibitoire pour Valérie : « Lorsque ma chirurgienne m’a annoncé dix-huit mois d’attente avant de commencer la chirurgie reconstructrice, ma décision était prise ! »

Corps assumé

La peur des complications est aussi la source de nombreux refus : la reconstruction par implant mammaire, en particulier, cristallise une bonne partie des inquiétudes. « Je ne veux pas d’un corps étranger en moi », déclare d’ailleurs Ghislaine. « Je préfère rester plate plutôt que devoir retourner au bloc tous les dix ans pour faire changer mes prothèses ! » renchérit Sandrine.

Derrière les motivations concrètes, on en trouve aussi de plus abstraites. « J’ai refusé la chirurgie reconstructrice après une double mastectomie, raconte Corinne. Me faire reconstruire, pour moi, c’était comme avoir honte de ma maladie en cachant mes stigmates sous une prothèse. J’assume mon nouveau corps, qui est le reflet de cette épreuve que j’ai réussi à surmonter. C’est mon trophée. »
Oui, mais les seins, n’est-ce pas l’apanage de la féminité ? Voilà typiquement le genre de question que nos « asymétriques » ne supportent pas : « Une femme sans poitrine reste une femme, assène Sandrine. On ne devrait jamais nous réduire à nos seins ! » Corinne, elle, tient à transmettre ce message positif : « Il faut absolument faire comprendre aux femmes que, malgré cet “accident de parcours”, elles peuvent rester sexy et désirables, avec ou sans seins. »

Quand le corps médical s’en mêle…

Les médecins ne semblent pas toujours conscients des réserves de ces patientes. En témoigne Sandrine. En décembre dernier, après une mastectomie bilatérale, elle refuse la chirurgie reconstructrice. S’engage alors un véritable bras de fer avec son chirurgien : « Il ne comprenait pas pourquoi, “à mon âge” (42 ans), je ne voulais pas de reconstruction. Il a essayé de me faire changer d’avis en soulignant à quel point mon choix était inhabituel (sic !). Et, juste après l’opération, ses premiers mots ont été : “Ça nous a fait bizarre de ne pas poser de prothèses”… » Cas de figure un peu similaire pour Yamina, qui s’est en revanche pliée à la procédure : « J’ai subi une ablation avec reconstruction immédiate : on ne m’a rien proposé d’autre, ça faisait partie du package. Aujourd’hui, je ne supporte plus ma prothèse interne et je serre les dents… »

Pour Florence Barruel, psychologue clinicienne et vice-présidente de l’Association francophone des soins oncologiques de support (Afsos), « le personnel soignant part du principe que la reconstruction est souhaitée par la patiente. Pour eux, c’est “normal”, c’est pour qu’elles redeviennent “comme avant” ». Exactement ce que raconte Stéphanie : « Il y a quinze ans, j’ai bénéficié d’une reconstruction avec prothèse après une mastectomie. Au fil du temps, l’implant est devenu désagréable et j’ai pris rendez-vous chez plusieurs chirurgiens afin d’envisager des solutions. Stupeur : ils étaient tous prêts à tenter des opérations, mais j’ai eu du mal à trouver quelqu’un qui accepte un retrait pur et simple. Parfois, je me demande vraiment à qui appartient le corps des femmes… » Florence Barruel réagit : « Si vous hésitez à vous faire reconstruire, prenez le temps de bien peser le pour et le contre et faites-vous accompagner dans ce travail de réflexion par un professionnel objectif. C’est votre corps, la décision vous appartient. »

Apolline Henry

1. Rapport 2011 de l’Observatoire sociétal des cancers de la Ligue contre le cancer

Estime de soiEnquêtes

Cancers au masculin : quand le silence fait mâle

Si des hommes publics ont évoqué leur maladie, comme Florent Pagny en 2022, force est de constater que globalement, sur ce sujet, la gent masculine demeure mutique. Pourquoi est-ce si difficile, pour eux, de mettre des mots sur les maux ? On a posé la question.

13 novembre 2023

61:00

Conférence {{ config.replay.label }}

Replay Webinaire psycho – Le retour à l’emploi après un cancer

Vous avez vécu une reprise professionnelle difficile, sans forcément vous sentir soutenue. Vous pensez avoir manqué de préparation et de conseils? Votre reprise professionnelle date de plus de 6 mois, 1 ou 3 ans? Vous estimez avoir repris trop tôt? Vous vous sentiez toujours en difficulté ? Vous vous demandez si vous avez mobilisé tous vos droits? Marie-Line Renard, psychologue du travail, intervenante de la Maison RoseUp Bordeaux depuis 7 ans, vous conseille pour une reprise professionnelle en toute sérénité.

10 novembre 2023

3:15

Cancers métastatiquesActualité

ESMO 2023. Cancer du sein : ce qu’il faut retenir

Un nouveau traitement prometteur pour les femmes touchées par un cancer du sein métastatique ayant déjà reçu plusieurs lignes de traitements. Le Dr Barbara Pistilli, , cheffe du comité de pathologie mammaire à Gustave Roussy, nous explique tout sur le Datopotamab deruxtecan.

3 novembre 2023

Actualité

ESMO 2023. L’exposition aux particules fines augmente le risque de cancer du sein

Selon une étude française présentée cette année à l’ESMO, les PM2,5 présentes dans l’air augmentent le risque de développer un cancer du sein, et ce même quand les seuils réglementaires sont respectés. Décryptage avec le Pr  Béatrice Fervers, l’épidémiologiste qui a conduit l’étude. 

30 octobre 2023

{{ config.event.all }}

Bordeaux

Angoisse et stressAtelier

ETP* après les traitements – Et si on en parlait de l’après cancer ?

12 janvier 202410h00 - 11h30

ETP* pour les personnes en post-traitement : Mieux vivre l’après cancer, et si on en parlait ?

En ligne

Activité physiqueConférence

Webinaire Découverte : 10 bonnes raisons de consulter un kiné

19 décembre 202214h00 - 15h00

Lors de ce webinaire découverte, Jocelyne Rolland, kinésithérapeute et fondatrice des méthodes Rose Pilates et Avirose, vous explique quelles sont les raisons pour aller consulter un kinésithérapeute pendant les traitements du cancer.

Bordeaux

Reconstruction mammaireAtelier

Café RoseUp – Groupe d’entraide avec une Patiente Partenaire

9 novembre 202315h00 - 16h30

Nous vous invitons à venir nous retrouver avec Valérie, une patiente partenaire qui a traversé la maladie pour partager . vos ressentis , vos questions et expérience autour d'un thème. Ce moment de partage est organisé autour d'un goûter convivial et chaleureux. C'est un rendez vous thématique bimensuel. Le thème peut être revu le jour de l'atelier suivant les retours de chacune des participantes.

Paris

Cancers métastatiquesAtelier

Mon nouveau parcours – Temps d’échange avec une psychologue

13 novembre 202310h00 - 11h30

Thème : Les relations familiales Nous vous invitons à partager, en petit groupe, un temps d'échange encadré par Hélène de La Ménardière, psychologue. Cet atelier mensuel s'inscrit dans le cadre d'un accompagnement spécifique pour les femmes touchées par un cancer métastatique : Mon nouveau parcours. Le programme Mon nouveau parcours propose des ateliers de soins de support autour de 3 thématiques : l'activité physique adaptée, la nutrition, et la rencontre d'Hélène de la Ménardière.