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Tout savoir sur la chimiothérapie

{{ config.mag.article.published }} 24 janvier 2015

{{ config.mag.article.modified }} 18 avril 2025

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C’est un traitement médicamenteux dont l’objectif est de détruire les cellules cancéreuses. Selon les molécules utilisées, elle peut empêcher la division cellulaire ou bloquer la croissance des cellules.

C’est quoi la chimiothérapie ?

La chimiothérapie est un traitement médicamenteux du cancer dont l’objectif est de détruire les cellules cancéreuses. Elle fait partie des 3 traitements les plus utilisés pour combattre la maladie avec la radiothérapie et la chirurgie.

Comment fonctionne la chimiothérapie ?

Pour comprendre comment fonctionne la chimiothérapie, reprenons quelques bases de biologie.

Pour qu’une cellule se divise en 2, il faut d’abord qu’elle duplique son ADN. Pour éviter que des erreurs ne se glisse dans la copie, la cellule est soumise à des contrôles rigoureux. Si elle ne passe pas ces « points de contrôle » (aussi appelé checkpoint), elle est programmée pour s’autodétruire.

La chimiothérapie va forcer la cellule tumorale vers cette voie d’autodestruction en faisant en sorte qu’elle échoue aux points de contrôle. Pour y parvenir, elle peut recourir à 4 modes d’action, qui correspondent aux 4 classes de chimiothérapies.

Quelles sont les différentes classes de chimiothérapie ?

Les antimétabolites s’intercalent dans l’ADN. C’est le cas du 5-FU, du méthotrexate ou de la gemcitabine.

Les agents alkylants et les sels de platine endommagent l’ADN. C’est le cas du cyclophosphamide, l’oxaliplatine ou le cisplatine.

Les inhibiteurs de topo-isomérases bloquent la machinerie capable de copier l’ADN. C’est le cas de l’etoposide, de l’irinotécan ou du topotécan.

Les poisons du fuseau empêchent la cellule de se diviser physiquement en 2 nouvelles cellules. C’est le cas des taxanes (docetaxel, paclitaxel…) ou des alcaloïdes de la pervenche (vinblastine, vincristine…).

Les actions de ces 4 classes de chimiothérapies étant complémentaires, elles peuvent être utilisées en combinaison pour renforcer leur effet.

Quand prescrit-on de la chimiothérapie ?

Elle est proposée soit avant une chirurgie afin de diminuer la taille de la tumeur et faciliter le travail du chirurgien : on parle de chimiothérapie néo-adjuvante. Soit après l’opération pour diminuer le risque de récidive : on parle alors de chimiothérapie adjuvante. Elle peut enfin être administrée pour contrôler la maladie quand le cancer est métastatique.

Quels examens faut-il réaliser avant une chimiothérapie ?

Une prise de sang sera effectuée pour vérifier votre taux de globules blancs et rouges, de vos plaquettes et le bon fonctionnement d’organes essentiels pour le métabolisme, comme le foie et les reins. Des examens complémentaires pourront vous être demandés, comme une échographie ou une radiographie des poumons et parfois une scintigraphie cardiaque.

Il sera également nécessaire de réaliser un bilan bucco-dentaire. La chimiothérapie affaiblissant vos défenses immunitaires, une infection au niveau de la bouche risque de se propager dans d’autres parties de votre corps.

Si votre chimiothérapie comprend des fluoropyrimidines – le 5-FU (qui entre dans la composition des protocoles Fec, Folfox ou Folfirinox) ou la capécitabine (Xeloda) – , vous devrez obligatoirement passer un test de déficience en DPD. Cette enzyme est en effet cruciale pour l’élimination par l’organisme de ces chimiothérapies. Si ce test révèle que votre enzyme fonctionne mal ou pas du tout, votre protocole sera adapté pour réduire ou exclure les fluoropyrimidines et éviter tout risque de toxicités sévères.

Les chimiothérapies a base de 5FU peuvent être mortelles pour certains patients - roseupassociation-rosemagazineÀ LIRE AUSSI : Vous voulez en savoir plus sur la déficience en DPD et sur les chimiothérapies à base de fluorouracile ? Lisez notre article Le point sur les toxicités au 5-FU

 

Comment est administrée la chimiothérapie ?

Elle peut se prendre sous forme de comprimée par voie orale. C’est le cas par exemple de la capécitabine (Xeloda®), de l’étoposide (Vepesid®) ou de la cyclophosphamide (Endoxan®).

Elle peut aussi être administrée en intraveineuse. C’est la cas du cisplatine (Platinex®), carboplatine (Paraplatin®), paclitaxel (Taxol®) ou encore du docétaxel (Taxotere®). Pour éviter que vos veines ne soient abîmées par les injections répétées, on pourra vous proposer la pose d’un porth-à-cath (PAC) : un petit boitier placé sous votre peau dans lequel se feront les injections.

Faut-il que je prenne certaines précautions avant la séance de chimio ?

Avant une séance, mangez un repas léger, froid ou tiède, pour limiter les odeurs qui pourraient exacerbées les nausées.

Si vous avez un PAC, n’oubliez pas d’y aposer un patch anesthésiant pour ne pas ressentir de douleur au moment où l’infirmière piquera dedans. Ce patch doit être appliqué 1h avant la séance de chimiothérapie, sur la bosse que forme la chambre implantable (et non au niveau de la cicatrice). Votre séance a pris du retard ? Pas de panique, le patch reste actif jusqu’à 2 heures après son application.

Comment se déroule une séance de chimiothérapie en intraveineuse ?

La chimiothérapie intraveineuse est administrée à l’hôpital, généralement en ambulatoire lors d’une consultation de jour. Vous pourrez donc rentrer chez vous une fois la séance terminée.

Une infirmière vous accompagnera dans une salle dédiée, que vous partagerez avec d’autres personnes, et vous installera confortablement dans un fauteuil ou un lit, avec un plaid si besoin.

Avant de commencer, elle contrôlera vos constantes (pouls, tension, …) et s’assurera que vous avez bien toléré les précédentes séances de chimiothérapie si ce n’est pas votre première. Si tout est en ordre, elle connectera votre PAC (si vous en avez un, ou votre PICC line, cathéter…) à une perfusion délivrant la chimiothérapie à un débit contrôlé. Pour éviter d’avoir à trop vous découvrir, il est conseillé de venir habillée d’une chemise ou d’un haut adapté (comme ceux proposés par la marque Rue du Colibri, munis de boutons pression).

L’équipe soignante passera bien entendu vous voir régulièrement pour vérifier que tout va bien. La durée de la perfusion est variable : d’une dizaine de minutes à plusieurs heures. Pensez à prendre de quoi vous occuper !

 

 

 

 

Est-ce que ça fait mal la chimiothérapie ?

La chimiothérapie provoque une impression de chaleur quand elle passe dans les veines. Si cette sensation est désagréable, elle ne doit pas alerter. En revanche, si vous avez du mal à respirer, un malaise, des démangeaisons ou des picotements dans les extrémités, signalez-le tout de suite à l’équipe soignante. Vous disposez d’une sonnette à cet effet. Votre traitement pourra être adapté pour vous éviter ces désagréments.

Combien de temps dure la chimiothérapie ?

Cela dépend de différents paramètres : la localisation de votre cancer, son stade, du protocole choisi, de votre tolérance au traitement…

Dans le cas des chimiothérapies orales, le traitement peut être pris quotidiennement.

Dans le cas des chimiothérapies en intraveineuses, le traitement comprend habituellement 2 à 6 cycles quand le cancer est non métastatique. Chaque cycle est espacé d’environ 3 semaines pour laisser le temps à votre corps de récupérer. Le traitement peut donc durer plusieurs mois.

Il est important de noter que la durée du traitement n’est pas proportionnelle à la gravité de la maladie.

Quels sont les effets secondaires de la chimiothérapie ?

Les principaux effets secondaires sont la fatigue, les troubles digestifs, des toxicités hématologiques (risque d’anémie, thrombopénie,..), l’alopécie (perte totale ou partielle des cheveux, cils, sourcils et poils) et des inflammations des muqueuses (mucites). D’autres complications peuvent s’ajouter comme par exemple les troubles cognitifs, appelés chemofog.

Il faut noter que ces effets secondaires ne sont pas systématiques : ils dépendent de la chimiothérapie employée et de la sensibilité de votre organisme. Et surtout, ils sont temporaires.

Pourquoi ce traitement provoque-t-il des effets secondaires ?

La chimiothérapie détruit les cellules qui se divisent. Malheureusement, les cellules tumorales ne sont pas les seules. D’autres cellules de votre corps se multiplient aussi : celles de votre peau, de vos cheveux, de votre moelle osseuse (où se fabriquent les cellules sanguines)… C’est pourquoi vous pouvez souffrir de rougeurs cutanées, perdre vos cheveux ou être anémiée.

Comment prévenir ces effets secondaires ?

Pour limiter la chute des cheveux – qui n’est pas systématique rappelons-le – le casque réfrigérant est efficace à condition d’en changer régulièrement (environ toutes les vingt minutes). Sachez que la chute des cheveux, des cils, des sourcils et des poils peut intervenir une quinzaine de jours après le début des traitements.

Contre les nausées et les vomissements, des médicaments antiémétiques seront ajoutés à votre perfusion de chimiothérapie.

La constipation et la diarrhée peuvent être prévenus grâce à des règles diététiques et des médicaments.

Si vous êtes fatiguée, c’est peut-être parce que vous êtes anémié. Dans ce cas, on vous prescrira des facteurs de croissance pour aider votre moelle osseuse à produire des globules rouges.

Dans tous les cas, n’hésitez pas à solliciter les professionnels qui vous entourent et ce, dès l’apparition des premiers symptômes.

Les médecines complémentaires aident-elles à mieux à supporter ce traitement ?

Oui, mais en aucun cas elles ne remplacent les traitements conventionnels !

L’acupuncture, l’auriculothérapie, la sophrologie, l’hypnose, la réflexologie plantaire agissent efficacement contre les nausées, certains types de douleurs, l’anxiété, la fatigue…

De nombreux services d’oncologies les proposent, n’hésitez pas à en parler à votre équipe soignante.

 

Faut-il que je prenne certaines précautions après la séance de chimio ?

Après la séance, évitez de conduire. En tant que patient en Affection Longue Durée (ALD), sachez que vous pouvez bénéficier d’un taxi conventionné pris en charge à 100%.

Les médicaments de chimiothérapie sont des produits chimiques qui se retrouvent dans les excrétas, il convient donc de respecter des règles d’hygiène évidente. Par exemple, il est important de nettoyer la cuvette des toilettes après votre passage car elle peut être « contaminée » par les résidus toxiques présents dans vos selles ou votre urine. Si vous bénéficiez d’une chimiothérapie orale, lavez-vous bien les mains après avoir pris votre comprimé. En revanche, contrairement aux idées reçues, vous ne pouvez pas contaminer votre conjoint ou conjointe simplement en dormant avec lui ou lors d’un rapport sexuel.

Dr Florian Scotté, oncologue à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris


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Emilie Groyer

Rédactrice en chef du site web de Rose magazine. Titulaire d'un doctorat en biologie, Emilie a travaillé 10 ans dans le domaine des brevets en biotechnologie avant d'opérer une reconversion dans le journalisme. Elle intègre la rédaction de Rose magazine en 2018. Sa spécialité : vulgariser des sujets scientifiques pointus pour les rendre accessibles au plus grand nombre.

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