Mon cancer du sein dit primaire a été diagnostiqué en janvier 2022. Pas de métastases, petite tumeur, le pronostic était plutôt bon.
Il a été traité par tumorectomie, chimiothérapie, radiothérapie et hormonothérapie.
Mon fils avait 5 ans à l’époque. J’ai pu lui parler de la maladie et de ses effets secondaires grâce au livre Ma maman est une pirate.
Puis je lui ai dit que la parenthèse allait se refermer et qu’à l’issue de tous ces traitements j’allais retrouver une vie normale.
Peur et angoisses
Mais gros choc en octobre 2024, quand on a découvert une rechute métastatique au niveau osseux et hépatique.
Je me suis dit : combien de temps vais-je vivre ? Est-ce que je verrai Antonin rentrer au collège ? Comment vais-je lui expliquer tout ça ?
Ne pas voir grandir mon fils est ma peur numéro un, et malgré les antidépresseurs elle m’envahit régulièrement, amplifiée – je pense – par le fait d’être maman solo. Je suis seule avec mes angoisses, seule à tout gérer, sans famille pour m’épauler.
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Une organisation de malade
Après une thérapie ciblée qui n’a pas fonctionné, j’ai entamé, en mars 2025, une chimio qui m’oblige à aller une fois par semaine à l’hôpital.
J’ai heureusement la chance de pouvoir compter sur le père d’Antonin. Nous sommes séparés depuis 2020, avec une garde alternée d’une semaine sur deux. Nous sommes restés en bons termes. Il est présent et flexible.
Par exemple, quand j’ai été hospitalisée pendant deux semaines pour des douleurs horribles, il a naturellement gardé le petit. Savoir qu’il est là pour son fils si j’ai un problème m’allège d’un gros poids.
La semaine où j’ai la garde d’Antonin, quand il est à l’école, j’en profite pour faire mes rendez-vous médicaux, je gère les courses, je m’occupe de la maison…
Quand mon rendez-vous de chimio tombe un mercredi, j’amène le petit au centre aéré. Si c’est un autre jour, je l’amène à l’école, fonce à l’hôpital et le récupère à la sortie des classes.
Du mal à lâcher prise
Je n’ai pas vraiment le temps de me reposer. Mes amis m’ont dit : « Le jour où tu es fatiguée, on est là pour Antonin. »
C’est rassurant, même si je ne m’y résous pas. Pour l’instant, j’arrive à tenir, mais je ne suis qu’en début de parcours.
Si les choses se compliquent, l’assistante sociale m’a également dit que des travailleurs sociaux pouvaient venir à domicile, accompagner le petit à l’école ou aller le chercher.
Pour le moment, je profite, par le biais de ma mutuelle, d’une aide à domicile qui vient deux heures par semaine.
Le plus difficile à accepter ? L’idée que mon fils m’a jusque-là davantage connue malade qu’en bonne santé…
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Propos recueillis par Cécile Blaize et Laure Marsecaux
Retrouvez l’intégralité de ce article dans le Rose magazine n°29